ANALYSE. Lutte antiterroriste et état de santé du président (17 juillet)

Analyse préparée par Oumar Berté

La menace terroriste au Mali

Le groupe islamiste Ansar Eddine annonçait il y a quelques semaines sur le site internet de l’agence de presse privée mauritanienne Al Akbar son intention de mener de nouvelles attaques contre le Mali et la France. Ces menaces ont été prises très au sérieux par les autorités maliennes, alors que dans le même temps, les craintes de nouveaux attentats au Mali enflaient parmi les populations du pays, comme nous l’évoquions la semaine dernière. Pour faire face, le gouvernement malien a mobilisé ses forces de sécurité, ce qui a permis d’arrêter, dans le centre du pays, au début du mois de juillet 2015 un individu en possession d’explosifs et de documents de propagande signé d’Ansar Eddine. Quelques jours après cette arrestation, les forces sécurités maliennes ont également interpellé une vingtaine de personnes soupçonnées de terrorisme dans la localité de Zegoua à  la frontière ivoirienne. Malgré ces arrestations, la population malienne doit être rassurée. 

C’est dans ce contexte que le ministre de la sécurité, le général Sada Samaké, a été sommé à s’expliquer devant les députés.

Les récoltes compromises

Dans de nombreuses zones du pays, la campagne agricole semble être mal engagée tant la pluviométrie est faible. Cette insuffisance d’eau pourrait avoir de lourdes conséquences sur les prochaines récoltes au Mali. Conjuguée au scandale des engrais frelatés, cette météo peut laisser penser à certains que des risques sérieux pèsent sur la sécurité alimentaire des Maliens qui vivent de l’agriculture, c’est-à-dire la très grande majorité de la population du pays. Selon le World Food Program, dans sa dernière analyse, ce sont près de 7,5 millions de Maliens, soit près de 50% de la population totale du pays, qui « seront en crise alimentaire entre juin et aout 2015 » (source).

Une rumeur sur la santé du président qui devrait inquiéter

Le samedi 11 juin 2015, une fausse rumeur annonçant la mort du président IBK au cours d’un examen de santé en Turquie a fait rapidement le tour du Mali. Le gouvernement n’a pas communiqué de façon officielle pour démentir la rumeur. C’est donc le cabinet du premier ministre qui a publié le programme de retour du président à Bamako, sans parvenir à convaincre semble-t-il une grande partie de la population. Le président IBK est rentré à Bamako le dimanche 12 juillet 2015 avec 1 heure de retard sur le programme annoncé par le cabinet du premier ministre. La fausse rumeur semble avoir été donné par un ministre du gouvernement très proche de la famille présidentielle. Cette rumeur vient étayer l’idée d’une fragilité de la présidence IBK plusieurs fois annoncé sur le départ. Si la source de cette rumeur se confirme, ce ministre ne pourra plus rester longtemps dans le gouvernement. Sa rumeur pourrait précipiter le remaniement ministériel plusieurs fois annoncé.