Cartographie animée: les violences au Mali de juillet 2011 à février 2016

Florent Blanc. Depuis 2012, l’Ecole de la paix a constitué une équipe de recherche et d’analyse sur les causes des crises au Mali. En s’entourant de partenaires multiples, en France et au Mali, en multipliant les regards et les contributions, son équipe a pu notamment réaliser un ensemble de cartes que vous découvrez chaque mois sur ce site. Les voici compilées en une animation unique. 

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Cette animation, dévoilée lors du Festival de Géopolitique organisé par Grenoble Ecole de Management en mars 2016, montre la violence qu’a connu et que continue, malheureusement, le territoire malien. S’il ne s’agit en rien d’un conflit de haute intensité caractérisé par une ligne de front établie et des opérations armées faisant un nombre de victimes très élevé, il n’en demeure pas moins que la crise politico-sécuritaire qu’a connu le Mali et dont le pays sort depuis 2015, a été marquée par une violence continue, quotidienne ou presque. 

L’état d’insécurité permanent, pour les zones du Nord du Mali, demeure une problématique majeure que les médiateurs et les participants des négociations d’Alger ont pris en compte dans la rédaction de l’Accord pour la paix. Cette problématique fait l’objet de toutes les attentions de la part des autorités maliennes, tant au plan national que local, en ce sens qu’elle prévient le retour et la réinstallation sur leurs lieux de vie des Maliennes et des Maliens qui avaient fui les zones de combats et de violences.

Pour saisir, au plus près, cet état d’insécurité, vous retrouverez dans la rubrique cartographie de ce site, l’ensemble des cartes interactives. En cliquant sur les icônes, vous  découvrirez bien entendu un résumé de l’acte de violence en question.

Enfin, nous rappelons que, pour l’Ecole de la paix, la notion de violence tout comme celle de sécurité, sont par nature polysémique. En aucun cas, ces cartographies ne peuvent laisser supposer, de la part de notre association, que nous réduisons la question de violence à la violence des armes, ni, en retour, la question de sécurité à celle de l’absence de violence armée. 

Bien au contraire, toute la méthodologie de l’analyse développée ces dernières années, que vous découvrez sur ce site, consiste à prendre en compte les crises dans leur approche globale en tenant compte des tensions et des violences exercées sur les êtres humains. Cette violence est plurielle et multi-causale à la fois visible (violence physique) et invisible (violence symbolique, culturelle, structurelle). 

Enfin, un point sur la méthode: les cartes réalisées ne tiennent compte que des éléments de violence physique recensés à partir d’une analyse des flux médiatiques. Nous sommes, en retour, particulièrement conscients des limites de cette méthode de collecte des données qui ne permet pas de saisir la totalité des violences commises.