ECLAIRAGE. De quoi l’Azawad est-il réellement le nom?

Par Théotime Chabre. Depuis février 2012, le nom d’un nouvel Etat semble en passe d’apparaître sur la carte de l’Afrique sahélienne : l’Azawad. Le nord du Mali est occupé par des groupes armés, qui le coupe du reste du pays. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad, un groupe armé de combattants touaregs maliens, a proclamé la libération du territoire occupé et l’indépendance de l’Azawad.

To match story MALI-TIMBUKTU/MYTHLe nom de ce territoire que les Touaregs voudraient voir reconnu comme Etat fait référence à un long combat de ces peuples nomades pour la reconnaissance d’un territoire. Désignant historiquement une région de savane d’environ 350km2 au nord de Tombouctou, l’Azawad est devenu aujourd’hui la base d’une revendication indépendantiste que nous examinerons dans cet article. Déjà, au cours des années 1990, les rebelles touaregs avaient mis en avant l’Azawad pour fédérer leurs revendications politiques[1].
Cette velléité d’indépendance est loin d’être une nouveauté puisqu’elle s’inscrit en premier lieu dans l’idée d’un droit des peuples à se gouverner eux-mêmes (né des révolutions américaines et françaises puis formellement affiché dans les 14 points de Wilson de 1918). Depuis la période de la décolonisation un certain nombre de mouvements à travers le monde ont déclaré, avec plus ou moins de succès quant à la concrétisation de ces déclarations, l’indépendance de territoires sur la base d’une communauté qu’ils pensaient nationale. Combien de gens connaissent le Haut-Karabagh ? La Transnistrie ? Ou encore le Somaliland ? Combien de gens connaissent la capitale du Baloutchistan ou du GRK[2] ? Pourtant ces Etats représentent tout à la fois une réalité pour les militants et un rêve pour une partie de leurs habitants.

Pour aborder la question de la déclaration d’indépendance d’un Etat, il convient d’abord de s’accorder sur la définition de ce concept[3]. Mais pour tenter d’établir une typologie qui permette d’appréhender la nature de l’Azawad, j’ai choisi de délimiter le sujet.

Premièrement, un Etat dispose d’un territoire et d’une population. Ce territoire est délimité par des frontières. L’Etat doit créer un consensus au sein d’une majorité des habitants du territoire. Pour qu’un Etat soit viable, la population doit l’accepter et se reconnaître en lui.

Deuxièmement, l’Etat doit disposer d’une armature : des symboles, un système juridique, une bureaucratie, un système politique et une armée.[4] La collectivité formée du territoire et de la population est soumise à cette armature[5].

Pour finir, le nouvel Etat doit être souverain. A l’intérieur de ses frontières, cela signifie qu’il est l’autorité suprême et incontestée[6]. En dehors de son territoire, l’Etat doit être reconnu comme un égal par les autres Etats, qui s’engagent à ne pas intervenir dans ses
affaires sous réserve de réciprocité. Il est crucial pour un nouvel Etat d’obtenir une reconnaissance sur la scène internationale, étant donné que son existence est la plupart du temps menacée par l’Etat duquel il se sépare[7]. Si l’on se réfère à l’ONU, « n’est Etat que ce qui est reconnu comme tel par la communauté des Etats ».

J’ai donc décidé de revoir l’histoire des représentations de l’Azawad en tant qu’Etat et d’essayer d’en déterminer la pertinence et la viabilité.

Les Touaregs du Mali au sein de l’Empire colonial : une destinée contrariée par l’indépendance

Lettre ouverte par les chefs coutumiers, les notables et les commerçants de la Boucle du Niger (Tombouctou, Gao et Goundam), à sa majesté M. le Président de la République Française, 30 mai 1958. Source : Nomades et commandants: administration et sociétés nomades dans l’ancienne A0F, Edmond Bernus, p 225.

Ce texte est un extrait d’une lettre envoyée le 30 septembre 1958 au Général De Gaulle. Elle est écrite par le cadi[8] de Tombouctou et signée par 300 chefs touaregs et maures[9]. Elle est pour les indépendantistes l’acte fondateur du nationalisme touareg.

Le contexte de la décolonisation est en effet favorable aux prétentions nationalistes des peuples de l’Empire. La mise en place de la Ve République s’est accompagnée d’une consultation dans les colonies quand à la pertinence de rester dans le giron français. Les protectorats marocains et tunisiens ont déjà pris leur indépendance au cours des années 1950 et la Guinée de Sékou Touré a choisi de refuser le partenariat élargit que lui propose de Gaulle[10].

Au cours du XIXe siècle, la colonisation européenne en Afrique a progressé au point qu’à la fin du siècle il ne reste qu’un seul espace encore vierge sur la carte. Cet ensemble de terres désertiques sépare les régions d’Afrique du Nord de celle d’Afrique Noire. Le Sahara, comme l’appelle les arabes, est faiblement peuplé par des tribus nomades qui gèrent les routes de commerce qui traverse le désert. Parmi elles, certaines sont arabes mais la majorité est touareg. Leurs membres parlent le tamasheq, qui se rattache aux langues berbères.

Ces tribus entretiennent des relations commerciales avec le Nord et le Sud, mais sont aussi réputées pour leur forte tradition guerrière. Elles organisent des raids (rezzous) contre les populations sédentaires du Sud pour capturer des esclaves et soumettent les populations alentours à l’impôt.

Carte des langues berbères. Le Tamasheq, la langue touarègue, est en bleu foncé.

Les Touaregs opposent au départ une franche résistance à la colonisation[11] mais au début du XXe siècle, malgré quelques rébellions[12], la totalité du Sahara est sous le contrôle des puissances coloniales, principalement la France.

Sous le joug colonial, les populations répondent directement à l’administration française. Les touaregs possèdent un statut particulier, du fait d’une prétendue supériorité face aux populations noires. L’historiographie française popularise l’image d’un peuple blanc, descendant des Vandales, et disposant d’une culture raffinée.

A l’approche de la décolonisation, la question du découpage de l’Empire devient cruciale : quels Etats succéderont à l’administration coloniale ? Comment conserver le contrôle des ressources ? Dans les régions très peuplée de l’Afrique Noire, la cause de l’indépendance est acquise et la question ne se pose pas. Au contraire, le Sahara est faiblement peuplé et regorge de ressources. Les populations touaregs et maures qui habitent ce territoire ont d’ailleurs exprimé à plusieurs occasions leur refus de se retrouver sous la tutelle des populations noires. La France décide la création en 1957 de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes, qui inclut une grande partie des territoires sahariens des colonies françaises.

Tableau comparant la superficie saharienne des colonies françaises d’Afrique et la portion comprise dans l’OCRS. Source : L’infrastructure de départ du Sahara et de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (O.C.R.S.), Ivan du Jonchay, 1957

Malgré l’accord de certains pays concernés, comme le Niger, les futures ex-colonies dénoncent massivement cette tentative de conserver une présence coloniale au centre de l’Afrique. En 1960, les Etats Africains accèdent à l’indépendance et OCRS, qui cessera officiellement d’exister en 1963, n’est plus qu’un souvenir.

La première rébellion des Touaregs du Mali : 1962 – 1964. Aux sources du nationalisme touareg malien

En 1962, une rébellion éclate au Nord du Mali. Les combattants se dressent contre l’ingérence de l’Etat Malien, qu’ils considèrent comme une puissance étrangère dirigée qui plus est par les anciens dominés[13]. Mais le projet politique est vague et les rebelles n’ont pas d’autre référent qu’un passé mystifié de l’âge d’or touarègue, qui n’a plus sa place dans l’ère moderne. Les sabres et les chameaux ne peuvent rien contre une armée malienne formée au cours des campagnes françaises et la rébellion est écrasée.

L’apparition de l’Azawad, une riposte moderne à l’échec de la première rébellion et l’abandon de l’irrédentisme touareg

L’idée de l’Azawad, en tant que concrétisation d’un projet national indépendant, apparaît trente ans plus tard, au cours de la rébellion des années 1990. Cette fois ci, les rebelles disposent d’armements modernes. Leurs dirigeants ont eu une expérience militaire sous le drapeau libyen et ont su rallier à leur cause un certain nombre d’intellectuels formés à l’école française. Les mouvements, pourtant divisés sur le plan politique, délivrent le même message : ils affirment représenter le peuple de l’Azawad qui se bat pour son droit à l’indépendance. Mais en dehors de la région, peu connaissent ce pays et mettent en doute son existence.

Le nom-même d’Azawad ne désigne pas historiquement la région revendiquée par les indépendantistes, mais désigne une région de savane d’environ 350km2 au Nord de Tombouctou. Son étymologie est sujette à débats, mais elle pourrait être relié soit au mot arabe pour « pâturages », soit être une corruption du mot Azawagh désignant le bassin fossile du fleuve Niger, qui couvre une zone entre le nord du Niger et du Mali sans connotation politique.

A la suite de leur défaite face aux forces maliennes, les indépendantistes touaregs sont contraints à l’exil en Libye. Pendant cette période, ils entrent en contact avec les conceptions modernes de la nation. Ils comprennent vite que dans le monde actuel, l’indépendance ne peut être obtenue qu’avec le soutien de la communauté internationale, dont l’un des principes fondateurs est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pour être reconnu comme un mouvement légitime, les Touaregs du Mali doivent adopter les codes internationaux du nationalisme : un peuple défini autour d’un projet commun, une volonté de vivre ensemble au sein d’un Etat aux frontières délimitées. De plus, pour obtenir le soutien des pays voisins, il leur faut renoncer à inclure dans leur projet tous les territoires peuplés de Touaregs.

Les revendications des années 1960 n’entrent pas dans cette définition. Les touaregs souhaite alors être d’abord libre être maitres chez eux mais leurs revendications politiques sont vagues. En 1990, les revendications comprennent un territoire, l’Azawad, défini comme les 6e, 7e et 8e régions du Nord du Mali[14] et un peuple, les Azawadis. L’Azawad est doté d’un drapeau. Les rebelles n’ont pas de prétention affichée sur les territoires des pays voisins et incluent dans leur projet toutes les populations non-touarègues des territoires concernés[15]. Leurs vision des événements est la suivante : le Mali est une puissance étrangère, imposée au peuple azawadi en 1960. Ainsi reformulée, la velléité d’indépendance des Touaregs peut entrer en résonnance avec les critères établis par la communauté internationale[16] . Les frontières de l’Azawad, si elle crée un précédent par rapport à l’héritage colonial, ne menace pas le territoire d’autres Etats que le Mali.

Le Pacte National : une avancée mitigée vers la reconnaissance politique de l’Azawad

En 1995, les rebelles signent un accord de paix avec le gouvernement malien, le Pacte National, qui leur offre certaines garanties tout en réaffirmant l’intégrité territoriale du Mali[17]. Pourtant cet accord est un premier succès car il entérine l’existence de l’Azawad comme espace politique. L’article 4 de l’accord, en effet, fait explicitement référence à l’Azawad, défini comme les trois régions du nord du pays[18]. L’Azawad, qui n’existait avant 1990 qu’à l’Etat d’utopie politique, est maintenant reconnu comme un espace défini et est définitivement associé au combat pour l’indépendance des Touaregs du Mali.

Cette réussite politique doit beaucoup à l’intense brassage médiatique autour du conflit. Les rebelles ont réussi à populariser leur cause dans le monde entier[19]. Ils se font régulièrement entendre sur les ondes de RFI. En France, des réseaux de soutien s’organisent autour d’expatriés et de français sympathique au mouvement. D’un peu partout dans le monde, des personnalités comme de parfaits inconnus font connaître la juste cause de l’Azawad, à travers des voyages et des documentaires. Cette accumulation de soutiens démontre la popularité que les mouvements indépendantistes ont acquise auprès d’une partie de l’opinion publique occidentale, qui pousse à la reconnaissance de l’Azawad.

Pourtant l’existence même de l’Azawad est loin de faire le consensus sur le terrain. De nombreuses voix à l’intérieur s’élèvent pour dénoncer ce projet, allant jusqu’à user de la force. A partir de 1995, un groupe formé autour d’un noyau de soldats Songhay, Ganda Koy, prend les armes pour combattre les rebelles touaregs et leurs revendications. Ils soutiennent l’intégrité territoriale du Mali et accuse le projet de l’Azawad d’être un outil de domination des touaregs sur les populations de la région.


Le Mali, l’Azawad et leurs langues vernaculaires. Source : ethnologue.com et Théotime Chabre

La rébellion de 2012 : L’affaiblissement des forces nationalistes touarègues

Aujourd’hui, il existe un consensus autour de l’Azawad chez les nationalistes touaregs, réunis au sein du Mouvement National de Libération de l’Azawad, qui se réclame des différents mouvements qui ont mené la rébellion dans les années 1990. Mais ils ne sont pas représentatifs des
mouvements touaregs dans leur ensemble.

Ansar Dine et le MNLA affirment tous deux représenter les revendications du peuple touareg. Leur alliance, au printemps 2012, leur a permis de rapidement occuper le territoire du nord Mali. Mais leurs objectifs sont différents. Le MNLA demande l’indépendance de l’Azawad et Ansar Dine[20], l’application de la Charia au Mali.

Le 6 avril 2012, le MNLA déclare l’indépendance de l’Azawad. Un peu plus tard, il s’associe avec Ansar Dine pour déclarer cette fois ci l’indépendance de l’Etat islamique de l’Azawad. Pourtant, le MNLA dénonce quelques jours plus tard cet accord, appelant à un Azawad laïc et républicain. Par la suite, Ansar Dine a explicitement rejeté toute idée d’indépendance, concentrant sa communication autour des questions religieuses.


L’Azawad de 2012 n’est pas un Etat

L’histoire de l’utilisation politique de l’idée de l’Azawad montre qu’à force de répétition et de mobilisation, l’idée a gagné en reconnaissance et en crédit. Son nom est régulièrement cité dans les médias internationaux. Plusieurs mouvements indépendantistes ont mobilisé autour de ce terme pour donner un sens à leur combat. D’autres de part le monde se sont reconnus dans le combat des Touaregs maliens et l’ont fait savoir[21]. Preuve de l’acceptation du terme et peut-être même de sa réalité, l’Etat malien lui-même a accepté d’utiliser le terme d’Azawad pour désigner les trois régions de son nord.

Mais malgré tout l’Azawad reste un Etat fantôme sans aucune reconnaissance internationale. Un autre Etat d’Afrique, le Somaliland, est dans le même cas depuis 1991. Mais ce dernier peut encore se targuer de posséder un système politique stable et d’avoir une monnaie propre, ce qui en fait malgré tout un Etat à peu près fonctionnel.

L’Azawad, force est de le constater, n’a aucune réalité, puisqu’aujourd’hui, aucune autorité n’exerce de contrôle en son nom. Le pays ne dispose d’aucune institution étatique fonctionnelle autre que celles mises en place par l’Etat malien. Dans le même temps, il n’existe pas de consensus populaire à son sujet. Une partie des habitants du Nord-Mali a montré son soutien au Mali « un et indivisible ». Au sein des Touaregs, Ansar Dine s’oppose à l’indépendance et est soutenu par des mouvements djihadistes non touaregs[22]. De plus, la totalité des Etats de la région et du monde s’accordent à considérer l’Azawad comme une menace et soutiennent sans faille l’intégrité territoriale du Mali.

Mais reste dans les esprits promis à un avenir certain

Aujourd’hui, l’imminence de l’opération militaire menée par la Cedeao a conduit le MNLA comme Ansar Dine à favoriser la voie de la négociation, ce qui signifie pour le MNLA l’abandon de la cause indépendantiste. De fait, l’Azawad ne dispose ni d’un consensus populaire, ni d’autorités représentatives solides, ni d’une reconnaissance extérieure. Tel quel, il ne peut pas être considéré comme un Etat abouti.

Néanmoins, cet abandon pourrait n’être que temporaire. Il est concevable que la crise actuelle resurgisse dans les années à venir, surtout si le Mali ne parvient pas à opérer un réel changement dans ses relations avec le nord de son territoire. En effet, depuis la fin officielle de la guerre en en 1996[23], le nord du pays n’aura connu que sept années de paix[24]. Il semble aisé de concevoir qu’une fois encore l’Azawad, en tant que formulation de l’espoir d’une meilleure prise en compte de leurs spécificités, soit hissée par les indépendantistes touregs. Pourtant, un exemple pourrait ou devrait pousser les autorités maliennes à se questionner quant à l’attitude à adopter face aux Touaregs. Le Niger voisin a réussi à éviter qu’une culture indépendantiste ne se développe parmi les populations nomades présentes sur son territoire. En tirant des leçons de la gestion nigérienne de sa question touarègue, le Mali devrait pouvoir inventer une solution qui ouvrirait, pour les acteurs en présence, des alternatives crédibles et justes à l’indépendance.

Pour aller plus loin, lire la thèse de doctorat de Christian Coulon, « Les rébellions touarègues du Niger : combattants, mobilisations et culture politique », IEP Bordeaux, 2011, disponible sur le lien suivant.

 


[1] Six des sept mouvements principaux comprennent le mot Azawad dans leur dénomination,  voir document (ici), p 241 (anglais)

[2]La liste des Etats non reconnus internationalement : ici

La liste des mouvements séparatistes dans le monde : ici

n

[3] L’Etat est d’abord une personne morale et dispose donc d’une personnalité juridique (source UNIDIR)

[4] Voir définition d’Etat in Dictionnaire historique et géopolitique du 20e siècle, Serge Cordellier.

[5] Nguyen Quoc Dinh et al., Droit international public, Paris : L.G.D.J., 1999, p. 405.

[6] Le détenteur du monopole de la violence symbolique selon Max Weber.

[7] Le Kosovo, indépendant depuis 2008, n’est pas reconnu par la Serbie, dont il faisait partie intégrante. Le soutien des Etats-Unis et d’une partie de l’Union Européenne à l’indépendance a donc été crucial pour la rendre effective. La Serbie subie une pression constante dans ce sens, en particulier à travers le processus d’intégration à l’UE.

[8] Autorité judiciaire dans la société musulmane.

[9] Les Maures sont arabes, au contraire des touaregs, qui se rattachent à la culture Amazigh (berbère).

[10] En 1958, De Gaulle soumet au vote des colonies le choix entre un partenariat élargi avec la France ou l’indépendance pure et simple. Seule la Guinée rejette le partenariat et accède dès 1958 à l’indépendance.

[11] En 1881, la mission Flatters, qui doit étudier la faisabilité d’un chemin de fer à travers le Sahara, est massacrée par la tribu des Kel Ahaggar.

[12] Notamment la rébellion de Kaocen, dans le Nord du Niger actuel, en 1916.

[13] « Nous nomades de la race blanche ne pouvons ni concevoir ni accepter d’être commandé par des noirs qui ont toujours été nos servants et nos esclaves (…) [Nous] n’acceptons ni ne concevons l’égalité entre races et hommes que le Mali veut nous imposer ». Déclaration d’un rebelle captif aux soldats de l’armée malienne, cité in The Bellah Question: Slave Emancipation, Race, and Social Categories in Late Twentieth-Century Northern Mali, Baz Lecocq, 2005

[14] La 8e région du Mali, autour de la ville de Kidal, est mise en place après les accords de Tamanrasset en 1991.

[15] Un des principaux mouvements rebelles se réclamant de l’Azawad est par exemple constitué de Maures harratin, un peuple arabophone.

[16] Mais incompatibles avec les principes fondateurs de l’Organisation de L’Union Africaine,
dont le Mali est membre, et qui sanctifie l’intangibilité des frontières coloniales.

[17] Version complète du texte du Pacte National ici .

[18] Article 4 : Les dispositions du présent Pacte sont applicables dans le Nord du Mali appelé 6ème, 7ème et 8ème Régions par le Gouvernement et Azawad par les Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad.

Le Gouvernement de la République du Mali n’est pas opposé à l’appellation « Azawad » pour ces Régions.

Cependant, il reste respectueux du droit des populations de décider librement de l’appellation de leur terroir local, régional et interrégional et, en attendant que ces populations puissent exercer ce droit par le biais de leurs instances élues locales, régionales et interrégionales et ce dès leur première session, les deux parties, devant la nécessité de faire prévaloir la restauration de la paix dans cette partie du territoire national, ont décidé de la désigner à travers ce Pacte par Nord du Mali.

[19] Dans le lien, vous trouverez un manifeste écrit en 1990 par des intellectuels touaregs qui explique leurs revendications : ici

[20] Ansar Dine est un mouvement touareg originaire de la région de Kidal. Il est composé d’anciens rebelles et est dirigé par l’ancien chef du Mouvement Populaire de l’Azawad, Iyad Ag Ghali, qui s’est rapproché de l’islam fondamental pendant son mandat d’ambassadeur du Mali en Arabie Saoudite.

[21]Un site sur le soutien apporté par un mouvement autonomiste berbère : http://www.siwel.info/Les-autonomistes-Kabyles-soutiennent-les-Touaregs-de-l-Azawad_a2865.html

[22] AQMI et le Mujao sont issu du groupe djihadiste algérien Front Islamique du Salut (FIS). EN 2006, ce dernier prête allégence à Oussama Ben Laden et se rebaptise Al Qaida au Maghreb Islamique. Le Mujao est issu d’une scission en 2012 et n’est pas présent en Algérie. Pour comprendre le rapport de force entre ces deux groupes et Ansar Dine, lire l’article de Slate Afrique sur la présence d’Ansar Dine au Nord-Mali : ici.

[23] En 1996, les différents groupes armés au Nord du Mali brulent leurs armes devant le monument de la flamme de la paix, à Tombouctou, mettant fin au conflit.

[24] Le dernier groupe armé à rendre les armes a signé le Pacte National en 1998. En mai 2006, un mouvement composé d’anciens rebelles, 23 Mai 2006 – Alliance Démocratique, lance une série d’attaques à Ménaka et Kidal.