CARTE. Les événements de violence au Mali de novembre 2014 à août 2015.

Dans le cadre du projet visant à permettre la prévention des crises au Mali, l’Ecole de la paix réalise un travail de cartographie des événements de violence en prenant appui sur les données compilées par ACLED. Nous vous proposons de découvrir ici la cartographie des événements qui se sont déroulés entre le mois d’octobre 2014 et août 2015. 

Cyriaque Legrand a réalisé ces cartographies sur google map.

Vous pouvez choisir d’afficher les informations mois par mois en cochant les différentes couches d’information dans le cadre gauche de la carte. 

Janvier :

Les 15 premiers jours du mois de janvier 2015 ont été particulièrement meurtriers, puisque divers actes ont fait vingt-cinq morts et au moins vingt-trois blessés, ainsi que des dégâts matériels.

Les événements se sont concentrés près de Gao et Ménaka mais Nampala a également été le lieu de deux affrontements entre l’armée malienne et AQMI le 5 janvier, qui ont fait vingt morts. La plupart des autres événements constituent des attaques armées de véhicules des Nations Unies par des groupes islamistes. Quant aux dégâts matériels, il s’agit de sept camions de la MINUSMA qui ont été incendiés, ainsi que des bombardements sur Gao de la part de groupes non-identifiés. Les actions violentes ont été diffuses dans le temps : il s’est passée au moins une action quotidienne entre le 3 et le 6 janvier inclus.

Les violences se sont intensifiées à partir de la mi-janvier avec presque un événement par jour, occasionnant cinquante-cinq morts et plus de huit blessés.

Sur l’ensemble du territoire malien, les attaques contre Charlie Hebdo en France, ont suscité des manifestations hostiles aux caricatures du Prophète publiées par l’hebdomadaire satirique. Certaines ont dégénéré coutant au final la vie à trois hommes.

Les autres actions sont surtout des affrontements entre des rebelles/islamistes et la MINUSMA/armées françaises et maliennes, et inversement. Ces actions
se sont déroulées autour de Tombouctou, Kidal et Gao et ont causé la mort de six soldats maliens, un membre de la GATIA, un de la MINUSMA, ainsi que vingt-deux djihadistes et vingt rebelles.

Malgré trois grands affrontements qui ont chacun fait plus de dix victimes, rares sont les jours où personne n’a été tué dans des actions violentes.

Février :

Peu d’événements se sont déroulés en février comparé au mois précédent : six personnes sont décédées lors d’affrontements entre mineurs maliens et nigériens entre le 25 et le 26 février et six casques bleus nigériens de la MINUSMA ont été blessés durant une attaque terroriste. Les actions ont opposé des groupes rebelles (CMA, MNLA) et des forces pro-gouvernementales (armée malienne, milices, GATIA) entre le 2 et le 7 février. Les combats ont ensuite cessé avec l’ouverture des négociations d’Alger.

Une hypothèse pour expliquer cette décrue de la violence serait la préparation de la signature de l’accord de paix final à Alger qui incite les groupes armés à limiter le recours aux opérations violentes.

Mars :

Quelques événements violents se sont déroulés avant le 14 mars, faisant seize victimes et plusieurs blessés. La principale différence avec les événements antérieurs est la population visée par ces actes de violence : les civils et les occidentaux en plein cœur de Bamako. L’événement marquant du mois est l’attentat terroriste de Bamako qui a visé des occidentaux et a causé la mort de cinq personnes (trois Maliens, un Français et un Belge) et fait huit blessés.

Des bombardements sur un camp de la MINUSMA le lendemain a causé la mort de quatre civils, dont deux enfants. Parallèlement à ces attentats, deux hommes ont été kidnappés par le MUJAO et deux adolescents arabes suspectés de préparer un attentat terroriste ont été lynchés à Gao par la foule.