CONFERENCE. Issa Ndiaye et les enjeux d’un développement endogène pour le Mali

 

A l’initiative de l’Ecole de la paix et du Réseau des Partenaires de la Région de Kidal, Issa NDIAYE était invité à venir présenter sa vision de l’avenir du développement au Mali. Au cours d’un échange de plus de trois heures, le professeur de philosophie de l’Université de Bamako, a présenté une vision pour le moins tranchée tout autant que franche de la situation politique de son pays. L’occasion également de revenir sur la relation entretenue par les partenaires européens et étrangers avec ce pays aux besoins considérables et à l’histoire riche.

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Réunis dans la salle de l’Espace Rhône-Alpes Grenoble, une vingtaine de personnes est venue assister à cette rencontre dont la qualité du débat a surpris tous les participants par le franc-parler des uns et des autres, tout autant que par les pistes de réflexion amenées. Outre Issa NDIAYE, étaient présents Florent Blanc, Matthieu Damian, Marie-Stéphane Gryson, Jacques Dumarest, Benoit Mollaret et Michèle Daran (Ecole de la paix), Jean-Didier Vermenot (Réseau des Partenaires de la Région de Kidal), Christine Cognat et Francis Vially (Reporters Solidaires), Farid Saïdane (humanitaire), Gaoussan Sylla, Amadou Diarra, Mohamed Diallo, Moustapha Gano, Oumar Kanoute, Ali Dank et Cheikh Konté (étudiants et jeunes diplômés maliens de Grenoble).

Issa NDIAYE est aujourd’hui professeur de philosophie à l’Université de Bamako. Il enseigne l’éthique et l’histoire des idées philosophiques. Dans le cadre de sa pratique, il a créé un module d’enseignement au sein duquel il lie analyse des faits politiques actuels et apports théoriques philosophiques pour en démontrer la pertinence. On retrouve, dans les propos d’Issa NDIAYE, un souci constant d’éduquer centré autour du devoir de partager le savoir pour armer la société civile malienne.

La « carrière » politique d’Issa NDIAYE s’est construite par son implication syndicale au sein de l’université pendant la période de la dictature de Moussa Traoré. Le pluralisme étant interdit à l’époque, ce sont les mouvements syndicaux et étudiants ainsi que les forces politiques souterraines qui, aidées par les mouvements de la société civile, ont pu mener la contestation qui a abouti au coup d’état[1] d’ATT en 1991 qui restaure le pluripartisme et la démocratie.

C’est le rôle joué par Issa NDIAYE dans l’organisation du mouvement syndicaliste au sein de l’université qui lui vaut d’être appelé par le président de transition, Amadou Toumani Touré (ATT) et son premier ministre, Soumana Sacko (« Zou ») à accepter un rôle au sein du gouvernement de transition en tant que Ministre de l’Education Nationale[2]. A l’issue de la période de transition (mars 1991-juin 1992), Issa Ndiaye accepte le portefeuille de ministre de la Culture et de la Recherche
Scientifique dans le gouvernement de Younoussi Touré. Issa NDIAYE se voit ensuite proposer le poste de Contrôleur Général d’Etat (1994-1998). A ce dernier poste, ses fonctions consistent à lutter contre la corruption, ce qui l’amène à auditer les comptes de la présidence et du gouvernement.

Issa NDIAYE débute sa conférence en soulignant que la forme institutionnelle adoptée par le Mali depuis son indépendance et plus encore depuis le retour de la démocratie est étrangère à la culture de sa population. Dès lors, le fossé entre les élites politiques et celle-ci se creuse au risque de vider la démocratie de son sens et de sa substance. Par ailleurs, il semble capital, pour Issa NDIAYE, que les Maliens et les Africains en général trouvent les ressources propres pour concevoir un modèle de développement propre aux caractéristiques des sociétés africaines marquées par l’importance de la structure communautaire, la coexistence de multiples langues nationales et par une histoire riche de traditions et d’expériences démocratiques.

Pour Issa NDIAYE, la crise que connaît le Mali depuis la fin 2011, a permis de révéler aux yeux de tous, Maliens et communauté internationale, les problèmes sous-jacent du modèle de développement institutionnel et économique.

 1.     Le Mali et le problème de modèle institutionnel : l’échec de l’Etat importé ?

Pour Issa NDIAYE, l’Etat pose problème et demande à voir ses bases reposées. « Il s’agit d’une structure étrangère au milieu local, construite à partir de l’administration coloniale et calquée, depuis, sur le modèle français ». Développant un peu plus, il ajoute que les Maliens ressentent un décalage entre leurs pratiques et l’institution tel que le recours aux institutions de l’Etat n’est pas « naturel » et souvent perçu comme une occasion de brimade et de vexation. Ce propos n’est pas explicité plus avant.

La relation à l’Etat est aussi constituée d’un divorce entre les populations et les élites politiques perçues comme éloignées des préoccupations des citoyens. Dans cette vision d’une « élite », Issa NDIAYE inclut les élus mais également les personnels de la fonction publique d’état qui, en basant leurs pratiques sur la maitrise de la langue française, refuseraient toute évolution du modèle linguistique et administratif, qui, s’il était différencié du modèle juridico-administratif français, leur retirerait automatiquement une spécificité qui en fait une classe sociale presque à part.

De ce propos, Issa NDIAYE évolue vers une critique vive de la décentralisation menée au Mali, menée verticalement, sans consultation des besoins des citoyens (voir proposition #1). Par ailleurs, cette décentralisation sans transferts de ressources pour alimenter le fonctionnement des collectivités locales. C’est également à cet échelon politique qu’Issa NDIAYE identifie un modèle de pratique démocratique, dont il tempère lui-même quelque peu la portée.

Si le village, organisé, dans son processus de décision, autour de la figure du chef de village, entouré du conseil de village où sont représentés les grandes familles, les autorités coutumières mais aussi les classes d’âge et les femmes, est perçu comme un organe de décision producteur de consensus et de débat, c’est également à cet échelon qu’il identifie l’impact des chefferies et leur impression dans le paysage politique par le colonisateur français. Ce dernier aurait organisé le découpage administratif du
territoire malien en désignant certaines familles en chefferies. La position de chef est attribuée à une famille et se transmet donc en son sein, pas forcément selon un lignage direct.

Pour Issa NDIAYE, « le défi de la modernité c’est de trouver les modalités de l’adaptation des institutions de l’état avec les structures coutumières » (voir proposition #2). La démocratisation, au Mali, passe par une nouvelle façon de concevoir l’appropriation des mécanismes de décision.

2.     Est-ce que la démocratie peut être adaptée pour prendre en compte les cultures ?

La question, dans la lignée du raisonnement développé, devait être posée et trouver des pistes de réponse.

C’est l’occasion pour l’intervenant de rappeler les expériences historiques du Mali dans le domaine de l’invention de modes de décision : la Charte du Mandé et les prises de décision villageois.

Issa NDIAYE revient sur la proclamation de la Charte du Mandé (kouroukan fouga) en 1235-1236 par Sioundata Keïta qui établit un empire fonctionnant sur une forme administrative qui peut faire penser à la décentralisation. Mais la Charte, issue de débat et d’un consensus entre les vassaux de Soudiata, établit surtout une liste des droits accordés aux hommes de l’empire prévoyant la restriction des actions de guerre, l’interdiction du mauvais traitement des esclaves, établit les cousinages à plaisanterie et institutionnalise le rôle des niamankala ou griots chargés de conseiller les dirigeants et de transmettre leurs décisions. Fixée par consensus, la Charte codifie les droits et les devoirs et jette les bases d’une société basée sur le patrilinéage, l’association des femmes aux décisions, le respect des anciens et le rôle particulier de certains groupes sociaux dans l’organisation de la société.

Tout au long de la conférence, Issa NDIAYE va revenir faire référence aux expériences historiques des sociétés africaines, pré-colonisation, pour inviter les participants à y puiser des alternatives pour inventer un système démocratique propre aux sociétés africaines. Mais c’est aussi du côté des sociétés sud-américaines qu’il tourne son regard pour y déceler des alternatives notamment en ce qui concerne la critique de la démocratie représentative. Du Venezuela, par exemple, il tire l’idée que la population, en s’organisant, a remplacé les représentants élus par des porte-paroles chargés de rapporter aux cercles de pouvoir les décisions des communautés.

Entre les lignes, apparaît non pas tant une critique de la démocratie représentative qu’une charge contre la pratique du pouvoir qui établit une distance et un divorce croissant, dans les sociétés en crise, entre les élus et les populations qui ne se sentent plus écoutées, ou dont les besoins ne sont pas pris en compte. Derrière l’idée du porte-parole peut se distinguer la tentation parfois forte d’imposer aux élus des mandats directs (voir proposition #3).

Dans ce contexte de divorce entre les élites politiques et les populations, Issa NDIAYE revient à l’échelon local, comme mentionné plus haut, pour y voir une pratique de la décision plus respectueuse des coutumes, et des traditions maliennes. Si, dans cette organisation à l’échelon local, il est facile de comprendre le processus de débat et l’émergence progressif d’un consensus, plusieurs limites se font jour : dans une société organisée autour du respect des ainés, et dans laquelle le poids des groupes sociaux n’est pas
similaire, comment garantir l’idée d’une démocratie reposant sur l’égalité de chacun ? L’émergence d’un consensus s’appuie sur la négociation, l’art oratoire, le rapport de force et d’influence et si le débat démocratique ne parvient pas à s’absoudre de la prise en compte d’influences variées et de jeux de pouvoir, la pratique du vote individuel isole l’individu, du moins symboliquement, de l’espace de négociation. Enfin, et bien évidemment, si les espaces de création de consensus peuvent constituer le lieu de renouvellement du débat démocratique et participatif, une question d’échelle et donc de représentativité est à soulever. Est-il possible de gouverner par consensus un village  et de calquer cette pratique au sein d’un espace politique plus large ?

3.     Représentativité, assises et expression directe

Impliqué au sein d’une organisation – le Forum Civique Malien -, Issa NDIAYE explicite la volonté d’organiser des Assises Citoyennes réunissant les représentants choisis et désignés directement par la population.

Il présente, en contre-exemple, le cas des Etats-Généraux organisés à l’initiative du gouvernement malien sur deux thèmes étroitement liés : la crise du Nord Mali et la décentralisation. Pour les représentants du Forum Civique, ces Etats-Généraux ont mis en scène des représentants des communautés maliennes cooptés par le pouvoir malien, sans laisser à la population le choix de sélectionner ceux qui allaient s’exprimer au nom du peuple, suscitant, notamment à Gao, des manifestations en protestation. Pour Issa NDIAYE, la question se pose de déterminer comment organiser un débat à l’échelon national si la population n’est pas associée à la remontée des informations et des besoins.

4.     La société malienne est en panne de débat

Depuis 1996, le taux de participation lors des différents scrutins est en chute libre, à l’exception peut-être d’un sursaut perçu lors de l’élection présidentielle du mois d’aout 2013.

Dans ces conditions, Issa NDIAYE évoque la nécessité de travailler à la formation d’un nouveau corps politique, formé au débat, ouvert sur le monde, conscient de l’héritage institutionnel africain et capable d’inventer des alternatives propres à l’Afrique. Son discours est un appel lancé aux jeunes diplômés maliens de l’extérieur, mais aussi aux intellectuels africains à participer à la recherche de théories propres à s’appliquer au contexte culturel, historique mais également linguistique de l’Afrique.

Il fallait noter, au cours de cette intervention, l’idée d’un « service civique » des Maliens de l’extérieur, et des étudiants, à revenir au pays, passer quelques jours ou quelques semaines par an, pour transmettre leurs connaissances, sensibiliser et informer sur la pratique politique (voir proposition #4).

5.     Sur la réconciliation : l’importance des mécanismes coutumiers de résolution de conflit

Le processus de sortie de crise, en cours au Mali, mêle actuellement processus et influences extérieures – celle de la communauté internationale et des bailleurs – aux mécanismes maliens de résolution de conflit et de recherche d’un nouveau consensus pour vivre ensemble.

Issa NDIAYE cite, comme mécanismes propres au Mali, le système des classes d’âge avant de
mettre en avant les fameux cousinages à plaisanterie. Le premier mécanisme permet de socialiser tous les enfants d’une classe d’âge à la vie collective tout en leur faisant acquérir les compétences de base et en les associant aux travaux collectifs de la communauté. La socialisation, sous la supervision d’un ainé, prend la forme d’une éducation informelle qui mêle les enfants en les plaçant sous la responsabilité de la communauté toute entière.

Le second mécanisme – les cousinages – est codifié pour la première fois dans la Charte du Mande. Forme d’alliance permettant d’associer deux groupes ethniques ou familiaux, les cousinages permettent de créer des liaisons et des médiations destinés à empêcher que les différends ou les conflits ne conduisent à des violences qui ne peuvent être réparées.

Un autre mécanisme est introduit dans la conversation : le togouna, instance de résolution de conflit qui prend la forme d’une case basse dans laquelle les autorités et les parties au conflit entrent en se courbant pour passer le pas de porte. A l’intérieur, le plafond est volontairement placé bas pour dissuader les individus de se lever ou de quitter facilement la négociation. Chacun est contraint de parler accroupi ou assis, au même niveau que les autres.

Les mécanismes traditionnels ou coutumiers privilégient donc la recherche du consensus en évitant le recours à une justice punitive ou privative de liberté, ce qui est perçu par Issa NDIAYE comme un avantage sur l’emprisonnement massif qui désocialise et brise les liens sociaux au sein des groupes humains.

6.     Sur la notion africaine de communauté

Au cours de l’échange qui suit l’intervention d’Issa NDIAYE, l’un des participants, étudiant malien en économie, fait une remarque particulièrement intéressante au sujet de l’invention de concepts et de théories de développement propres à permettre de mieux prendre en compte les particularités africaines.

Il relate sa récente lecture de l’ouvrage de Ferdinand TÖNNIES, sociologue et philosophe allemand de la fin du 19e siècle qui théorisa le concept de communauté (Gemeinschaft) en le distinguant de celui de société (Gesellschaft). Pour Tönnies, explique l’étudiant, la communauté se caractérise par une rationalité collective marquée par l’attachement aux liens familiaux et coutumiers. En retour, le concept de société se distingue par une rationalité individuelle et un lien fondé sur la contractualisation des droits et des devoirs entre l’Etat et l’individu.

Pour l’étudiant, la société malienne répond plus au stade communautaire, dans lequel l’individu s’efface face au groupe et au sein duquel l’individu est contraint par des liens coutumiers hérités.

Dès lors, la rationalité européenne, qui met en avant l’individu dans ses modèles institutionnels et sa vision du fonctionnement politique, ne peut parvenir à répondre aux défis maliens.

Si la démonstration est convaincante et l’explicitation du concept pertinente, on ne peut que se demander si communauté et société ne doivent pas être perçues et comprises comme deux étapes de développement. Au contraire, si elles constituent des modèles arrêtés, il convient alors d’inventer des formes d’organisation politique dans lesquelles un état sera adapté à la forme choisie de structuration sociale. Hervé Derrennic ainsi que plusieurs
participants, rappellent que l’organisation communautaire malienne repose sur des organes de recherche du consensus qui privilégient un statu quo qui s’accommode parfois mal à l’idée d’émancipation centrée sur l’individu et la recherche de sa réalisation. Il semble dès lors qu’un travail de reconceptualisation soit nécessaire pour mettre en relation la notion de communauté, pensée dans le contexte malien, avec l’ambition et la demande d’une démocratie appropriée par les Maliens dans le respect de leur culture.

En guise de conclusion

Trois éléments principaux ont été discutés :

1- La question du modèle institutionnel liée à l’imposition d’une structure héritée de la période coloniale suivie d’une importation continue des pratiques administratives tout autant que juridiques françaises. Cette question pose, logiquement, la problématique de l’invention, réinvention ou réappropriation de modélisations sociétales africaines.

2- Celle de la participation citoyenne aux décisions publiques.

3- Comment, les modèles de développement économique et institutionnel exogènes, peuvent-ils faire l’objet d’une appropriation, d’une adaptation ou d’une réinvention propre aux sociétés locales africaines ?

Un point essentiel a pu sembler passé sous silence : l’éducation de base. Il semble en effet que les modèles institutionnels et l’enjeu de l’appropriation de l’Etat par les populations tout autant que la participation électorale soient liées étroitement à l’amélioration des performances éducatives.

En ce qui concerne les pratiques de coopération entre les partenaires européens et maliens, il apparaît clairement que la relation n’est pas neutre, que son histoire liée à la colonisation continue d’avoir des traces perceptibles. Sur la base de ces éléments, la question des transferts financiers – aide, programme, soutien, prêts – a un impact fort sur la relation européo-malienne notamment dans la procédure de choix, de sélection des priorités politiques et d’association des populations. Si l’on entend le discours sur le divorce entre les élites politiques et les populations, bien que son analyse ait pu être ici trop succincte, les procédures même de coopération semblent remises en question.

Proposition #1 : afin de mieux comprendre le divorce entre classe politique et population au Mali, il semble utile de comprendre de quelle manière la formation aux enjeux de la décentralisation et la sensibilisation à la pratique politique est menée.

Proposition #2 : dans quelle mesure, dans les pratiques politiques locales, c’est-à-dire plus proches des populations et de l’écoute de leurs besoins, est-ce que les pratiques politiques intègrent et composent avec les modalités coutumières de prise de décision et de recherche du consensus ?

Proposition #3 : en suivant le raisonnement d’Issa NDIAYE, quels exemples internationaux peuvent étayer l’idée d’un recours au porte-parole plutôt qu’à l’élu ? Quels contextes politiques locaux supportent l’idée d’un mandat impératif confié aux élus qui garantisse la remontée des besoins des électeurs ?

Proposition #4 : est-il possible d’imaginer une structuration d’un service civique des Maliens pour contribuer à diffuser la connaissance ? Les exemples des Peace Corps ou du Service Civique en France peuvent-ils constituer des bases de réflexion pour penser la mise à disposition de compétences maliennes et africaines au service de la société locale? De quelle manière ces Maliens de l’extérieur peuvent-ils se mettre à l’écoute des communautés locales en évitant l’importation et l’imposition de mesures pensées à l’extérieur des réalités vécues localement ?

 

 



[1] La notion de « coup d’état » mérite ici qu’on s’y attarde, comme le suggère Hervé Derriennic, président du Collectif des Associations de Développement en Rhône-Alpes (CADR). Au sujet des événements du 26 mars 1991, l’expression de « coup d’état militaire » est fréquemment utilisée dans la presse et les médias. Cependant, comme le rappelle Hervé Derriennic, un examen   plus approfondi des caractéristiques de cette journée invite peut-être  à parler de « renversement » par un groupe restreint de militaires faisant suite à une très forte mobilisation populaire conduite par la Coordination des Associations du Mouvement Démocratique regroupant les syndicats, les partis politiques clandestins et les forces constituées de la société civile. Il est à noter, ici, que les manifestations populaires avaient fait l’objet d’une répression violente qui conduira, le soir du 26 mars 1991, les forces armées à refuser de continuer à tirer sur le peuple malien.

[2] Hervé Derriennic souligne, à la suite de la conférence d’Issa NDIAYE, que « ce qui est remarquable dans la transition au Mali c’est justement qu’ATT et son premier ministre n’ont pas eu l’ambition de se présenter aux élections présidentielles de 1992. Il y a eu une vraie transition ».