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- ANALYSE. Les groupes armés dans le gouvernement et la tenue des élections locales
ANALYSE. Les groupes armés dans le gouvernement et la tenue des élections locales
Par Oumar Berte
L’épineuse question de l’intégration des groupes armés dans le gouvernement
Dans le cadre de la mise en œuvre des accords de paix d’Alger signés entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord, le président Ibrahim Boubacar Keïta s’apprêterait à mettre en place un gouvernement avec les groupes armés du nord du Mali. Ce n’est pas la première fois que les médias annoncent l’imminence d’une telle décision. Cependant, on ne semble jamais avoir été aussi proche de sa concrétisation puisque les médias disent que cette mise en place devrait avoir lieu ce week-end. Les groupes armés ont déjà annoncé que la nouvelle équipe gouvernementale doit comprendre 40% de membres des groupes armés. La mise en place d’un gouvernement intégrant les groupes armés constitue en effet un des dossiers sensibles du président IBK dans le cadre de la mise en œuvre des accords de paix. Comment satisfaire les groupes armés et les partis politiques alliés de la majorité ? Pour satisfaire les deux camps, le gouvernement annoncé pourrait dépasser le record du nombre de ministres que le Mali n’ait jamais connu.
L’incertitude sur la tenue des élections communales et régionales
Le code électoral du Mali prévoit le renouvellement du mandat des conseillers communaux et du district de Bamako tous les 5 ans. Le mandat des conseillers communaux et du district de Bamako élus en 2009 est arrivé à terme en 2014. L’incapacité de l’Etat à organiser ces élections locales prévues en avril 2014 a conduit le gouvernement malien a prolongé le mandat des conseillers communaux et du district pour 6 mois en avril 2014 comme le prévoit la loi. Au terme des 6 mois de prolongation, le gouvernement n’a pas été capable d’organiser de nouvelles élections. C’est ainsi qu’il a procédé à une nouvelle et dernière prolongation des mandats de ces élus pour 6 mois supplémentaires. Ces 6 mois supplémentaires n’ont pas permis au gouvernement malien d’organiser des élections. Il a dû adopter un projet de loi en octobre 2014 pour demander aux députés de l’autoriser à prolonger à titre exceptionnel le mandat de ces élus. Cette prolongation exceptionnelle arrive à terme en octobre 2015. Le gouvernement malien semble se précipiter pour tenir des élections au terme de cette prolongation exceptionnelle. Cependant, des incertitudes apparaissent sur la capacité réelle du gouvernement malien à tenir des élections au terme de ce délai.
Les difficultés de mise en œuvre des accords de paix et la crise humanitaire à Kidal
Selon un sondage réalisé par l’agence Mali-Mêtre, 80% des Maliens ne connaissent pas les accords de paix d’Alger signés en deux temps entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mali. Ce sondage a été réalisé auprès de 1803 personnes dans toutes les capitales régionales du Mali à l’exception de Kidal. Au même moment, des blocages persistent au sein du comité de suivi des accords de paix, comme nous l’annoncions la semaine passée.
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu une attaque contre un convoi de ravitaillement des forces armées maliennes dans la région de Tombouctou le lundi 27 juillet 2015. Cette attaque a été commise par
des individus non identifiés. Dans le même temps, l’accès à l’eau potable dans la ville de Kidal continue de poser de sérieuses difficultés pour les habitants. La situation sécuritaire enfonce cette ville dans une crise humanitaire considérable.
La bataille du ministre des affaires foncières
Le ministre des Affaires Foncières, Me Mohamed Bathily, s’est engagé dans une vaste lutte contre l’accaparement des terres et la spéculation foncière. Dans le cadre de cette lutte, il a ordonné cette semaine une démolition spectaculaire de maisons construites de façon illégale à Souleymanebougou dans la périphérie de Bamako. Ces constructions avaient été érigées sur des titres fonciers appartenant à l’agence de cession immobilière ACI et sur des servitudes avec l’autorisation de certaines autorités locales et administratives. En marge de cette démolition, le ministre a annoncé avoir porté plainte contre lesdites autorités auprès des juridictions maliennes.
L’Union Européenne vole au secours de la paix au Mali
L’UE a apporté cette semaine une aide de 13 milliards de francs CFA au gouvernement malien dans le cadre de la mise en œuvre des accords de paix. Cette enveloppe budgétaire va notamment permettre de rénover les routes du Mali. Ces travaux permettront de créer plusieurs centaines d’emplois, dont le Mali a grand besoin au regard de l’épineuse question du chômage de la jeunesse malienne.
L’aéroport le plus sûr de l’Afrique de l’ouest
Les médias maliens rapportent cette semaine que l’aéroport de Bamako-Sénou a été classé comme le plus sûr et le plus fiable de l’Afrique de l’Ouest. En effet, les inspecteurs assermentés de l’Union Européenne ont conclu que cet aéroport était le seul en Afrique de l’Ouest qui répondait à toutes les conditions de sécurité et de sûreté aériennes du fret international. Par conséquent, c’est le seul aéroport en Afrique de l’Ouest qui est autorisé à effectuer de l’export vers les pays européens.