- Cartographie animée: les violences au Mali de juillet 2011 à février 2016
- CARTE. Les événements de violence au Mali de janvier à février 2016.
- CARTE. Les événements de violence au Mali de septembre à décembre 2015.
- ANALYSE. Vacances gouvernementales et prise d'otage au Mali
- ANALYSE. Les groupes armés dans le gouvernement et la tenue des élections locales
ANALYSE. Vacances gouvernementales et prise d’otage au Mali
Analyse : semaine 1er aout 2015
Par Oumar Berte
La poursuite des attaques armées malgré la signature des accords de paix d’Alger
Alors que les groupes armés, depuis la signature des accords d’Alger, mi-juin, continuent de respecter le cessez-le-feu, les groupes non-signataires, principalement classés dans la catégorie jihado-terroriste, poursuivent leurs attaques contre les forces armées et les populations civiles, menaçant de faire dérailler le processus de paix en entier.
Alors que le gouvernement malien est officiellement en congé estival depuis le 1er août, des groupes terroristes ont lancé plusieurs attaques dans le centre et le nord du pays. A Gourma-Rarhous, dans la région de Tombouctou, c’est le camp de la garde nationale malienne qui a été pris pour cible le 3 août. Quelques jours plus tard, le 9 août, c’est à Sévaré, dans la région de Mopti, qu’un groupe islamiste a ouvert le feu, d’abord contre des militaires maliens, avant de se replier sur un hôtel. L’attaque s’est alors transformée en prise d’otage.
Les difficultés de gestion de la prise d’otage
A Sévaré, la prise d’otage a duré plusieurs heures jusqu’à l’assaut donné par les troupes du GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) du Mali. Les conditions de cette intervention ont donné lieu à polémique. En effet, Sévaré est à plus de 8heures de Bamako, où sont stationnées les forces d’intervention rapide malienne. Sans moyen de transport aérien, le gouvernement a été contraint de solliciter l’aide de la MINUSMA pour convoyer les troupes d’élite jusqu’au lieu de la prise d’otages. La MINUSMA semble avoir été hésitante avant de mettre à la disposition du gouvernement malien un avion militaire.
Revendiquée successivement par le Mouvement de Libération du Macina, un groupe islamiste, puis par El-Mourabitoune de l’Algérien Mokthar Belmokthar, l’attaque et la prise d’otages ont fait quinze victimes dont cinq étrangers.
Plusieurs jours après cette attaque, la presse malienne s’interrogeait toujours sur le sort des preneurs d’otage.
Sur le plan politique, cette prise d’otage, la première dans l’histoire malienne, a également suscité une polémique, l’opposition pointant du doigt qu’elle est intervenue pendant les vacances du gouvernement. En réponse, le gouvernement condamnait la récupération politique de cette attaque par les partis d’opposition.
Nouvelle attaque armée à Bamako
Le 12 août 2105, deux individus non-identifiés circulant sur une moto Jakarta ont ouvert le feu sur un poste de police à Bamako. Cette attaque s’apparente à une vengeance ou un acte de groupe criminel. Un handicapé visuel faisant la manche a été tué au cours cette attaque. Un policier a été blessé. span>
Nampala encore attaquée
Le 13 août 2015, la ville de Namapala à la frontière mauritanienne a, de nouveau été attaquée, comme c’est le cas depuis plusieurs mois. Un imam a été tué.
La succession de ces attaques armées a contraint le gouvernement à interrompre ses vacances.
La douane malienne au centre d’un scandale de corruption
Après l’affaire des engrais frelatés (juin-juillet 2015) qui n’a pas été suivie de sanctions ou de poursuites pénales malgré les assurances du premier ministre et du président malien, les médias maliens ont annoncé que les douaniers avaient laissé entrer une quantité importante d’essence frelatée au Mali. Cette essence de mauvaise qualité pourrait avoir de lourdes conséquences sur la santé des populations, sur l’environnement et pourrait avoir des conséquences sur l’économie malienne. Les entreprises maliennes de transports pourraient être les plus touchées dans ce scandale.