CRISE MALIENNE. Les camp de réfugiés comme territoires de paix en marge du conflit ?

Par Charlotte Arnaud, stagiaire à l’Ecole de la Paix[1]. La crise politique que connait le Mali depuis 2011 a provoqué un déplacement massif de plus de 500 000 personnes, dont 174 129 ont choisi de chercher refuge et protection à l’extérieur des frontières. Au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie, la vie se réorganise, les réfugiés se regroupent, les ONG, organisations internationales et autorités locales coopèrent afin de leur apporter aide et protection. Le camp, loin d’être un lieu de réclusion et d’exclusion, permet au contraire la renaissance d’une société nouvelle, dans sa pluralité et sa complexité, et aide beaucoup de Maliens à penser la reconstruction du vivre-ensemble.

header charlotteLa crise malienne est une crise politique et sécuritaire, doublée d’une crise alimentaire qui en accentue les effets. Elle oppose certains groupes rebelles Touaregs et djihadistes du nord Mali, comme Ansar e Dine, le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) ou encore AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) au gouvernement et aux armées maliennes et internationales[2]. Le Mali, en proie à une instabilité politique et à une pauvreté chroniques, est aujourd’hui un Etat semi-failli caractérisé par une incapacité à garantir les services publics de base et à maintenir l’intégrité de son territoire. Cette crise, par son ampleur, a mis à mal la souveraineté du Mali, pris en défaut ses institutions marquée par une faiblesse jusque là inavouée, mais surtout bouleversé la vie de millions d’hommes, femmes et enfants, contraints de fuir le pays et de se réfugier dans des camps.

Phénomène le plus visible, l’exode de dizaines de milliers de personnes vers les villes du sud du Mali, mais surtout vers les zones frontalières est à comprendre comme le signe d’une profonde déchirure du vivre-ensemble malien couplée à un manque de confiance dans la capacité des autorités politiques et des forces militaires à rétablir l’ordre et la sécurité. Ceux qui ont « voté avec leurs pieds » ont été contraints de faire le choix de l’abandon de leur domicile, de leurs biens, de leurs relations sociales locales pour chercher protection et assistance ailleurs. Dans le cadre du projet Territoires de paix, nous avons cherché à comprendre comment se structurent les groupements de personnes réfugiées en prêtant une attention toute particulière aux camps de réfugiés maliens en tant que microsociétés créées sur des microterritoires. Ils constituent selon nous un cas d’étude tout à fait pertinent pour analyser comment se construit et se gère un territoire de paix sur lequel doivent apprendre à vivre-ensemble des individus appartenant à des groupes communautaires différents et parfois opposés. Nous reviendrons donc dans cet article sur l’état des déplacés au Mali, le sens à donner à la terminologie employé avant de consacrer un prochain article à l’organisation interne du camp d’Abala, qui accueille les réfugiés maliens à la frontière nigérienne.

Si l’accord préliminaire de cessez-le-feu passé entre le gouvernement provisoire et le MNLA à Ouagadougou le 4 juillet 2013 ouvre la voie à une sortie politique de la crise, l’avenir de ces personnes est encore incertain.

 

 Etat des lieux ; réfugiés et déplacés internes

De tous temps, les conflits et les persécutions, de quelque nature qu’ils soient, ont engendré des déplacements de populations plus ou moins massifs. Motivés principalement par un souci de protection, mais également par les exactions et destructions perpétrées par les combats, ces déplacements ont donné lieu à un effort de codification juridique garantissant certains droits aux populations civiles. Trois termes s’appliquent aux personnes fuyant les conflits et les persécutions, chacun commandant un ensemble de droits spécifiques. ‘Déplacés’, ‘réfugiés’ et ‘réfugiés politiques’ désignent trois réalités qui nécessitent quelques éclaircissements avant de poursuivre.

On peut définir les réfugiés comme des civils qui, craignant avec raison d’être persécutés du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social et de leurs opinions politiques, se trouvent hors du pays dont ils ont la nationalité et qui ne peuvent, ou, du fait de cette crainte, ne veulent se réclamer de la protection de ce pays[3]. Les personnes en attente de la reconnaissance de leur statut de réfugié sont appelés les demandeurs d’asile. Ainsi, la première caractéristique du réfugié est qu’il traverse les frontières internationales pour trouver refuge dans un autre Etat. Dans le cadre de la crise malienne, les réfugiés se situent majoritairement en Mauritanie (74 108), au Niger (50 000), au Burkina Faso (49 975), en Algérie (1 500), et dans une moindre mesure au Togo  et en Guinée où l’on dénombre 46 personnes réfugiées[4]. Au total, c’est donc 174 129 personnes qui ont fui le Mali et les effets de la crise politique et sociale[5]. Certains réfugiés se sont regroupés dans des zones désertiques comme celle de Dori au Burkina Faso par exemple mais ne sont pas pris en charge par les acteurs humanitaires.

Les droits et devoirs des personnes réfugiées sont encadrés et établis par la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés[6] et par le Protocole relatif au statut des réfugiés signé en 1967[7]. Ces documents juridiques viennent compléter les avancées faites lors de la signature de la Convention de Genève de 1949, premier texte juridique international ayant pour préoccupation la protection des civils lors de conflits armés. Si une personne souhaite se voir reconnaitre le statut de réfugié, elle a l’obligation de ne pas être armée et de ne pas recourir à la force : en effet, ce statut ne s’applique pas aux combattants. Le droit international humanitaire est donc garant de la protection des réfugiés en temps de guerre ; le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés a, selon les termes des conventions précédemment évoquées, « pour tâche de veiller à l’application des conventions internationales qui assurent la protection des réfugiés »[8].

Les déplacés internes sont des « personnes ou groupes de personnes qui ont été forcés ou contraints à fuir ou à quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituel, notamment en raison d’un conflit armé, de situations de violence généralisée, de violations des droits de l’homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme ou pour en éviter les effets, et qui n’ont pas franchi les
frontières internationalement reconnues d‘un Etat »[9]. Les déplacés internes sont au nombre de 353 455 au Mali. Selon le rapport de l’OCHA (United  Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) datant du 20 juin 2013, la majorité a trouvé refuge dans les grandes villes maliennes, en premier lieu desquelles Bamako (77 501 déplacés), la capitale, Gao (57 079), Tombouctou (54 261) et Mopti (54 084). A Bamako et à Tombouctou, les déplacés représentent l’équivalent de la moitié de la population totale de la ville, et à Gao et à Mopti, l’arrivée de ces nouveaux habitants signifie une hausse de 100% du nombre d’habitants.

En tant que citoyens, les déplacés internes restent soumis au cadre juridique national et demeurent légalement sous la protection de leur propre gouvernement. Mais dans certains cas, il arrive que le gouvernement ou certains de ses membres soit lui-même la cause de leur départ ; les déplacés internes sont alors protégés par le droit international humanitaire. La Convention de Kampala, ou Convention de l’Union Africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique, signée le 23 octobre 2009, est le premier instrument juridique, adopté à l’échelle de tout un continent, destiné à protéger les personnes déplacées internes. Les Etats signataires ont dès lors l’obligation de venir en aide et d’assister toute personne déplacée du fait d’une catastrophe naturelle ou d’événements provoqués par l’homme, comme un conflit armé, et se doivent d’intégrer à leur législation interne leurs engagements internationaux. Le Mali a signé cette convention en Décembre 2012, le même mois que l’entrée en vigueur de ce texte juridique ; il est donc contraint d’assister les populations déplacées internes.

 

Les camps de réfugiés : approche sémantique

La majorité des réfugiés et déplacés internes, au terme de leur périple, s’établit au sein de camps, dont la construction et l’organisation sont gérées par des organisations spécialisées, principalement des organisations internationales et des ONG, ou par les Etats concernés. Nous nous sommes interrogés sur le sens même de ce mot avant de poursuivre. Que recouvre-t-il et surtout, qu’est-ce que le vocable de camp signifie pour les populations ?

L’idée de camp renvoie, en premier lieu, à un espace géographique marqué par sa délimitation et sa séparation d’un espace plus large. Dans son Dictionnaire de la Géographie, Pierre George définit le camp comme un « espace réservé à des usages spécifiques »[10]. Ainsi, on retrouve deux dimensions distinctes dans cette définition ; la dimension spatiale qui suggère que le camp est un espace d’exception, « à part », fermé sur l’extérieur, ainsi que la dimension fonctionnelle du camp. On peut aussi tenter de caractériser le camp au regard de sa fonction, de son utilité sociale à travers l’analyse du dessein pour lequel il a été créé. Les camps, quelque soit leur nature et leur fonction, sont des espaces organisés car artificiels et crées par l’homme : « ce dernier est donc un espace produit par une société porteuse d’une idéologie »[11].  Le camp représente alors un espace urbain d’exception, créé pour une durée limitée et répondant à un besoin spécifique, lui-même révélateur d’un courant de pensée dominant à un moment donné.

Les camps de réfugiés, si on les définit d’abord dans leur géographie, sont des espaces délimités, distincts du reste
du territoire, clos mais également semi-poreux puisqu’ils laissent entrer et sortir, selon des règles propres, les biens et les personnes.

Définis par leur fonction sociale, les camps de réfugiés sont l’espace où les réfugiés reçoivent aide, assistance et protection et au sein desquels les ONG, les agences étatiques et internationales peuvent administrer l’aide alimentaire et médicale tout en assurant l’accès aux services sociaux de base et de santé ainsi que la sécurité. Le camp se construit donc en opposition avec un environnement menaçant et dangereux pour la vie humaine, ce qui explique d’ailleurs son enclavement et son isolement. L’idéologie qui sous-tend la création d’un camp de réfugiés est de nature humanitaire et reflète une logique de solidarité internationale et d’entraide. Ainsi, la création d’un camp de réfugiés consacre une mise à l’écart spatiale des individus qui, si elles sont d’abord victimes directes ou indirectes des conflits, sont également sujettes à un déplacement forcé[12]

Comment, dès lors que l’on qualifie le « camp » comme un espace à part, regroupant des personnes ‘à protéger’ et qui nécessite une assistance, concevoir que cet espace tant géographique que social, puisse s’apparenter à un « territoire de paix » ? Comment penser cette enclave extraterritoriale au sein de laquelle la vie doit reprendre son cours, comme un lieu de création de la paix définie forcément comme allant au-delà de l’absence de conflit ? Comment protéger et aider sans pour autant priver l’individu de sa capacité à choisir et à être acteur ?

Il convient dès lors de se poser la question de la légitimité de la création d’un camp de réfugiés, tant la notion de « camp » est elle-même problématique – si l’on s’en réfère à l’usage des camps dans le passé, lors de la Shoah par exemple – et tant le caractère «fermé» du camp laisse présager une privation de libertés et une opacité des pratiques. Dans son ouvrage « Gérer les indésirables. Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire » publié en 2008, l’ethnologue et anthropologue, Michel Agier qualifie cette idéologie, ce « monde humanitaire », comme un « totalitarisme » dans la mesure où les instances gouvernementales ou internationales en charge de la protection et de la survie des réfugiés ont indirectement droit de vie ou de mort sur eux[13]. Marc Bernardot quant à lui parle de « société de contrôle » pour mettre en lumière ce paradoxe et cette possible dérive. Dans la même logique, Claire Rodier questionne la nature du « camp » ou de la « zone d’attente »[14]. Certes, les migrants, réfugiés ou déplacés internes disposent de droits et sont protégés face aux menaces extérieures, mais cette relative sécurité leur est offerte au prix de la liberté ; ont-il d’autre choix que de résider dans ces camps ? Peuvent-ils prétendre à une quelconque indépendance ? Ainsi, dans le concept même de camp, l’on peut à la fois retrouver une finalité humanitaire, et une dérive meurtrière.

 

La sécurité au prix de la liberté ? Une réalité plus complexe

La situation réelle au sein des camps obéit-elle à cette opposition dichotomique entre liberté et sécurité ? Les réfugiés sont-ils contraints d’abandonner leurs libertés pour s’assurer d’une certaine sécurité ? Les réfugiés sont venus dans les camps pour se protéger contre une menace extérieure ; c’est donc la sécurité qui est au cœur de cette démarche, lourde de conséquences et de
séquelles émotionnelles. En effet, en décidant de quitter leurs foyers, les Maliens laissent derrière eux logis, activité économique, bétails, connaissances et famille. Ce sont donc des personnes démunies qui traversent les frontières dans l’espoir, non pas de recommencer une nouvelle vie puisque les camps n’ont pas vocation à perdurer dans le temps, mais de survivre.

Ainsi, une certaine dépendance se fait sentir à l’égard des acteurs humanitaires chargés de la sécurité et de l’organisation des camps. Par exemple, au Niger, au sein du camp d’Abala, c’est près d’une douzaine d’ONG et d’organisations de la société civile qui se coordonnent pour assister les 11 638 personnes réfugiées[15]. Depuis le 17 mars 2012, date d’ouverture du camp, ce sont principalement des réfugiés originaires du Nord du Mali, Gao, Kidal et Tombouctou, qui arrivent massivement chaque jour. Pour assurer une certaine efficience de l’aide, les ONG coopèrent et se répartissent le travail ; les réunions inter-agences pour la coordination ont lieu à Niamey. L’UNHCR est principalement chargé de l’accueil, de l’enregistrement des réfugiés, de l’apport logistique et de l’assistance humanitaire (assainissement de l’eau, hygiène et protection) alors que ACTED, ONG très présente et active à Abala, gère les distributions de vivres, de médicamentes, l’assistance psychosociale etc. Ces deux structures sont en charge de l’organisation, de la gestion du camp[16]

Devant cette profusion d’acteurs, il est légitime de se poser la question de la place des réfugiés eux-mêmes dans la vie au sein des camps ? Sont-ils acteurs ou spectateurs de cette situation ? Au nom de la sécurité, sont-ils obligés de subir leur quotidien et de rester inactifs face à la crise ? En effet, la crise les a poussés à quitter leur lieu de résidence ; ils sont donc contraints de vivre dans des camps de réfugiés ou de déplacés internes. Les réfugiés n’ont pas l’obligation d’aller dans les camps, mais s’ils n’ont aucun autre recours, aucune famille ou connaissance qui puisse leur venir en aide, c’est là le seul choix qu’ils ont pour espérer recevoir l’aide des acteurs humanitaires. Leur liberté est donc sérieusement compromise, même si la plupart des camps de réfugiés, à l’échelle planétaire, sont ouverts sur l’extérieur. Dans ces situations, le droit d’entrée dans le camp est régulé, mais les sorties se font assez facilement et les réfugiés peuvent donc s’assurer une activité économique en dehors du camp, mais si cela reste périlleux. Au Kenya, l’exemple du camp de Dadaab est révélateur des difficultés que peuvent rencontrer tant les réfugiés que les acteurs humanitaires dans cette entreprise difficile qu’est de protéger et de venir en aide aux exilés ; terre aride, insécurité environnante, isolement géographique. Dans un article publié en juillet 2012 et aux vues des conditions de vie particulièrement difficiles de leurs occupants, l’IRIN[17] compare ce camp kenyan au camp de M’bera créé en Mauritanie au début de l’année 2012[18]. Près de 80 000 personnes se sont réfugiées dans ce camp, presque autant que les plus grosses villes mauritaniennes qui comptent 100 000 habitants. Le camp est situé dans une zone extrêmement aride, la nourriture manque et les conditions d’hygiène sont clairement insuffisantes. De plus, situé à 30 kilomètres de la frontière malienne, le camp protège mal contre les conflits et s’avère être une cible idéale pour les attaques des groupes rebelles qui occupent la région. Lors d’un déplacement sur le terrain, l’équipe de Médecins du Monde a recueilli ce témoignage d’Azarra (nom d’emprunt), âgée de 40 ans et originaire de Tombouctou :

« On a mis deux jours pour arriver à Fassala, on était fatigué mais en vie et en sécurité, c’était la chose la plus importante. Maintenant, il faut qu’on s’adapte à la vie de M’bera mais c’est très difficile pour nous. Ma fille a accouché ici et on n’avait rien pour le bébé. Il souffre désormais de malnutrition et il est admis au programme de MSF. La nourriture ici ne correspond pas à ce que nous mangions d’habitude. Nous sommes des nomades, il nous faut de la viande et du lait caillé. Ici, ils nous donnent du riz et de l’huile. Moi j’étais déjà pauvre au Mali mais ici c’est encore pire, je n’ai absolument rien. En plus, je me sens complètement étrangère et loin de mon pays. Je veux que le nord retrouve la paix pour que je puisse enfin rentrer. »[19]

C’est le décalage entre l’ancienne et la nouvelle vie qui accentue les difficultés. Hugo Reichenberger, du Haut Commissariat des Nations Unions aux réfugiés, nous explique que les Touaregs avaient pour habitude de manger de la viande, de boire du lait et du thé. Mais pour des raisons « logistiques, bureaucratiques et hygiéniques », les camps ne peuvent distribuer de tels aliments aux réfugiés. Même si les humanitaires ont conscients de la difficulté d’adaptation alimentaire des populations touarègues réfugiées, les grandes agences et ONG sont dans l’incapacité de réduire ce décalage[20]. Et parfois, vient s’ajouter à cela un enfermement temporaire des réfugiés. En effet, d’autres camps sont fermés sur l’extérieur pour des raisons de sécurité ; les réfugiés cloisonnés n’ont plus aucun contact avec la vie qui suit son cours en dehors des clôtures[21]. Ces situations, que dénonce Michel Agier par le terme « encampement » rappellent nécessairement les privations de libertés que subissent les prisonniers et les criminels. Les camps de réfugiés sont des lieux chargés en paradoxes, en ambiguïtés ; la protection contre une menace extérieure peut ouvrir la voie à une nouvelle forme de privation de libertés et de bien-être. C’est pour cette raison que les acteurs humanitaires tentent d’améliorer la gestion des camps de réfugiés, car c’est là que se trouve la solution.

 

La cohabitation, un enjeu majeur de la vie dans les camps

Même si les personnes réfugiées sont satisfaites de l’aide apportée par les acteurs internationaux et les organisations de la société civile, il n’en demeure pas moins qu’ils craignent pour leur vie et pour celle de leur famille. En effet, malgré le soutien et l’assistance des ONG, certains problèmes persistent au sein des camps.

Les témoignages recueillis par Hugo Reichenberger font état d’une atmosphère parfois pesante tant les réfugiés guettent les signes indicateurs d’une possibilité de retour. Si la crise s’éternise, les réfugiés maliens pourraient bien se retrouver dans la même situation que leurs homologues somaliens, dont certains sont même nés et ont grandi dans les camps[22]. A cette peur de la guerre s’ajoute donc une vision très négative de l’avenir qui les empêche de se projeter et d’envisager le retour à la « vie normale ». Farid Saïdane, qui a travaillé dans les camps de réfugiés en Jordanie, nous éclaire sur ce point : les réfugiés qui sont arrivés dans le camp mais qui restent en contact avec de la famille ou qui n’ont pas l’assurance d’avoir perdu leur commerce dans leur ancien lieu de vie souhaitent retourner chez eux dès
que cela est possible[23]. Au contraire, les réfugiés ayant tout perdu lors de leur exode et n’ayant plus aucune attache dans leur région d’origine s’installeront durablement dans le camp et y commenceront une nouvelle vie. Dès lors, cela pose la question de savoir si un camp a vocation à se pérenniser et celle de comment gérer la fermeture d’un camp de réfugiés. Les réfugiés vivent donc dans le doute et la crainte, d’abord de subir les effets du conflit qu’ils ont tenté de fuir, et ensuite de se retrouver, une nouvelle fois, dépossédés de leurs biens.

L’insécurité est également ressentie par les populations du pays hôte ; certains voient dans les camps de réfugiés une source d’instabilité locale et craignent des dérives violentes telles que le banditisme, le vandalisme et la délinquance organisée. La question de l’accès aux ressources est également posée quand les populations locales craignent une raréfaction des ressources telles que la nourriture ou l’eau, du fait de la venue massive des réfugiés. De son côté, l’Etat hôte est contraint, de par les conventions dont il est signataire – Convention de Genève de 1951 ou Convention de l’OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique – lorsque des réfugiés politiques traversent les frontières, d’accueillir ces populations et de les assister. Ces migrations en temps de conflits peuvent réellement être considérées comme des vecteurs d’instabilité, et représentent un coût significatif pour les Etats.

Dans les camps, c’est pour combler l’incertitude de leur situation que les jeunes accordent une réelle importance à l’éducation : selon le rapport ACTED sur le camp d’Abala en juin 2012, la priorité pour 28% d’entre eux, avant l’accès à l’eau, à la nourriture ou à la santé, était de privilégier d’une éducation formelle[24]. C’est également dans le but de se rattacher à quelque chose de stable et de « routinier » que les jeunes souhaitent continuer d’aller à l’école. Pour Fadimata, une Malienne âgée de 15 ans originaire de Menaka, vivant dans le camp de Mangaizé au Niger, si l’école apporte un sentiment de structure et une éducation qui leur servira à trouver un emploi, elle permet également d’atténuer les effets du conflit et de la vie au camp[25]. L’éducation reste donc un pourvoyeur d’espoir pour les jeunes.

Par ailleurs, lorsque les camps de réfugiés deviennent des installations de longue durée, comme cela a pu être observé dans divers pays subissant des crises répétées, d’autres problèmes apparaissent, comme celui de la violence interne au camp. Les cas de violence malheureusement les plus courants dans les camps de réfugiés sont basés sur le genre ; ce sont donc les femmes qui en sont victimes. Cela va de la maltraitance conjugale, au mariage forcé, aux mutilations génitales et au viol, pratiques souvent dues à l’abus d’alcool, au stress et au désespoir. Ces violences à l’encontre des femmes ne sont pas un phénomène nouveau ; déjà en 1995[26], le HCR publiait un rapport pour tenter d’endiguer cette dérive, puis un autre en 2003[27]. Mais face au manque de ressources, les réfugiés peuvent également avoir recours à la violence et au vol pour améliorer leurs conditions de vie. Au Kenya, au sein du camp de Dadaab, des violences sont survenues en 2011 et ont causé la mort de deux réfugiés. Ces violences sont souvent la conséquence d’un désarroi profond et d’une grande impuissance ; dans ce cas, une émeute a éclaté après l’annonce de la démolition de structures illégales au sein du camp. Pour éviter
ce genre de dérives, des mécanismes de soutien, de contrôle et de police sont mis en place tant par les ONG que les forces étatiques nationales. Ainsi, la Croix-Rouge tente de venir en aide aux victimes de violences au sein des camps, et les forces de police tentent d’y maintenir l’ordre[28].

Mais les violences dans le camp peuvent également résulter directement du conflit qui se déroule à l’extérieur. Dans le cas du conflit malien, certains réfugiés craignent davantage que les autres pour leur vie, il s’agit des Touaregs Noirs, que certains appellent les Bellas, pris pour cibles par certains rebelles Touaregs[29]. Les Touaregs noirs ont fui le Nord Mali de crainte d’être persécutés par les Touaregs « clairs » et d’être réduits en esclavage. Le conflit a en effet démultiplié les tensions ethniques entre ces deux groupes, depuis longtemps considérés comme rivaux. En réalité, la communauté touarègue n’est pas homogène et obéit à un système de castes ; on y distingue les nobles des semi-libres et des esclaves. Le vivre-ensemble au sein des camps de réfugiés est également remis en cause par ces rivalités : dans le camp d’Abala, 68% des réfugiés appartiennent à l’ethnie des Touaregs « noirs » alors que 3% sont des Daoussans, c’est-à-dire des Touaregs de peau « claire ». Des tensions naissent aux abords des points stratégiques comme les puits[30]. Elles s’expliquent de par une forte suspicion et défiance des uns à l’égard des autres. Des tensions cultuelles peuvent également apparaitre du fait d’une méconnaissance voire d’une incompréhension des confessions et croyances présentes dans le camp.

Cette perception d’insécurité est accrue par le fait que les Maliens se sentent démunis face à l’ampleur de cette crise et qu’ils n’ont plus rien. Au sein du camp d’Abala au Niger, 70% des réfugiés ont comme unique source de revenu l’assistance humanitaire alors que 71% d’entre eux vivaient des revenus de leur petit commerce avant la crise : ce chiffre traduit l’état de dépendance dans lequel vivent la majorité des réfugiés et auquel ils n’étaient pas habitués. De plus, la cohabitation entre les différents groupes sociaux, ethniques et religieux reste parfois difficile, même si les ONG mettent en œuvre des mécanismes pour accroitre le vivre-ensemble et la synergie au sein des camps. C’est parce que les ONG prennent conscience de l’importance du rôle des camps de réfugiés pour la période de reconstruction qu’elles ont aujourd’hui vocation à recréer du vivre-ensemble.

 

Le camp comme « territoire de paix » ?

Certains acteurs humanitaires nous expliquent que la gestion d’un camp manque parfois d’empathie, que les décideurs sont parfois déconnectés de la réalité de terrain, et que l’aide est apportée de façon massive et impersonnelle. Farid Saïdane, quant à lui, évoque comme solution une « personnification de l’aide » essentielle au soutien moral et psychosocial des réfugiés. En effet, il apparait dans différents témoignages de réfugiés que l’aide participe de la déconnexion des individus à la réalité. Amhed, un réfugié syrien dans un camp en Jordanie explique, sur ce point, qu’il ne se perçoit plus comme Amhed, jeune homme de 15 ans, mais comme un réfugié. Roula quant à elle dit qu’elle préfèrerait être perçue comme un être humain que comme un numéro sur une fiche d’enregistrement[31]. L’identité même de l’individu peut se retrouver changée par cette expérience de vie, et le retour au
pays, à la vie « d’avant » n’en est que plus difficile.

Tous ces problèmes trouvent leur origine dans le fait que le réfugié ne dispose pas d’autre choix que de s’exiler et de trouver refuge dans un camp, ou chez des amis, famille, connaissances. Les tensions naissent du vide qui s’installe entre la dimension protective du camp, et le confinement, le manque de perspectives, voire de liberté réelle, celle d’être indépendant et maitre de sa vie. Mais le paradoxe est grand car s’ils ne fonctionnent pas de façon parfaite et que des problèmes persistent, les camps de réfugiés demeurent néanmoins nécessaires dans un contexte de crise comme celle que subit actuellement le Mali. De plus, conscients des difficultés, les acteurs humanitaires mettent en place des mécanismes de régulation et de médiation capables de résoudre les tensions tout en collant à la réalité d’une situation très complexe. Le recours au normatif, c’est-à-dire à la loi et à cadre légal et souvent trop général, dans les camps est rare ; d’autres solutions existent et sont mises en place.

Le droit qui s’applique dans un camp de réfugié est le droit national, puis le droit international – le droit humanitaire et le droit des réfugiés. Ainsi, pour Hugo Reichenberger, le droit national est très abouti en matière de protection des individus ; il est donc du devoir des réfugiés et des humanitaires, pour respecter les pratiques et règles du pays-hôte, de coller au cadre légal national[32]. Par exemple au Burkina Faso, les pratiques de mutilations génitales sont très encadrées et punies par la loi, ce qui permet d’avoir recours au droit burkinabé. Ce sont donc les ONG, avec l’appui des autorités locales et du HCR, qui administrent et organisent chaque camp, et favorisent la création de mécanismes de gestion du vivre-ensemble pour permettre à la vie de se réorganiser.

Pour entendre les doléances de chaque groupes et pour les pousser à se faire entendre, des comités représentant les réfugiés voient le jour et s’expriment en leur nom ; ces comités représentent les réfugiés dans leur ensemble ou par groupes sociaux, ethniques etc. Ces personnalités sont souvent des personnes choisies car respectées au sein du camp, ou élues, et recréent donc indirectement un effet de cohésion sociale ; c’est dans ces micro fonctionnements démocratiques que le vivre-ensemble a le plus de chance de se réinventer. En donnant la parole aux réfugiés, ces comités restaurent un mode d’appropriation et de décision politique par lequel les habitants peuvent redevenir acteurs de l’amélioration de leurs conditions de vie.

Au Burkina Faso, dans le camp de Goudebo, l’ONG IEDA-Relief, grâce notamment au financement et à la coopération du HCR, se charge de la gestion du camp et a créé ce type de comité dans le but de faire participer les réfugiés et de les impliquer au bon déroulement des activités. Le comité directeur est en charge de la gestion des camps et supervise les comités secondaires (comité eau et assainissement, comité sécurité, comité protection, comité santé, comité des femmes, comités des sages etc.). Chaque initiative ou demande de projet doit passer par le comité directeur, ce qui place les réfugiés au cœur du processus de prise de décision. Une à deux fois par an, une grande assemblée réunissant les acteurs humanitaires et les réfugiés essaye de faire le point sur les améliorations nécessaires à l’organisation du camp, et de l’intégration des individus selon leur âge, leur genre, leur ethnie etc. Cette évaluation annuelle ou pluriannuelle est appelée le AGDM (Age-Gender-Diversity Mainstreaming). Ces rencontres ont renforcent la cohésion entre réfugiés et acteurs du camp. Hugo Reichenberger nous explique l’importance d’une
telle approche participative ; « les acteurs humanitaires sont souvent éloignés de la réalité du terrain dans la mesure où ils n’ont presque jamais vécu au Mali avant la crise ».

Ils doivent donc se reposer sur l’expérience vécue des Maliens et se fier à leur ressenti. En réalité, dans les camps, se sont toujours les réfugiés qui informent les acteurs humanitaires d’une possible menace venue de l’extérieur, puisqu’ils sont très souvent au courant avant les ONG et acteurs internationaux ; « Ils sont plus informés que nous. Par exemple, avant l’intervention militaire française, l’information circulait dans le camp avant même que la RFI ne la diffuse ».

Les acteurs internationaux présents sur le terrain usent également beaucoup de l’interactivité, des échanges : c’est le contact avec la population des camps qui renforce la légitimité de leur action, et surtout son efficacité. L’interactivité permet de dépasser le fossé culturel qui sépare les acteurs humanitaires de la population réfugiée. Dans le cas de femmes victimes de violence ou d’abus, il est très rare qu’elles parlent ouvertement ; les exercices d’interactivité leur permettent alors de prendre conscience et de faire confiance à cette nouvelle forme de dialogue. En parallèle, des activités de sensibilisation et de formation sont organisées, notamment sur la thématique du mariage précoce, pratique traditionnelle très répandue au sein de la population touarègue[33].

Dans le cadre de l’attention portée à la participation des réfugiés, les ONG intervenant auprès d’eux, encouragent des micro-projets économiques qui permettent de refamiliariser les réfugiés avec la vie professionnelle, et de générer un revenu, qui apporte un soutien financier et permet de recréer un monde d’échanges. Ces microprojets, aussi appelés Activités Génératrices de Revenus (AGR) encouragent la responsabilisation et l’autonomie des réfugiés au sein du camp, leur permettant plus tard de reprendre plus facilement le travail mais surtout de faire valoir leurs compétences. Hugo Reichenberger raconte qu’au sein des camps, les femmes suivent des formations à la teinturerie ou à l’artisanat.

Certains mécanismes commencent à voir le jour  comme par exemple, le travail des médiateurs qui essaient, sans porter de jugement de valeur, de comprendre les causes profondes des conflits et de résoudre les différends. Cette obligation de neutralité s’imposent aux humanitaires mais aussi aux forces de police et les armées[34]. Elle est implicite puisqu’il faut penser le camp comme un lieu de vie et non pas un lieu de protection temporaire, où différentes cultures s’entremêlent et où l’adaptation est une nécessité, tant pour les réfugiés que les humanitaires.

Ainsi, c’est la prise de conscience de l’importance du vivre-ensemble dans le camp qui fait de ce lieu de protection mais aussi d’exclusion, un territoire de paix. Le camp, c’est une enclave éloignée du conflit, mais également un lieu où l’on tente de maximiser le bien-être humain d’une communauté durement éprouvée.

 

Conclusion : « Nous pouvons pardonner, mais il faut que justice soit faite »

Les populations réfugiées maliennes sont en grande partie reconnaissantes de l’aide apportée par les acteurs humanitaires, même si de nombreux problèmes cherchent encore une solution. Les camps de réfugiés apportent
sécurité et protection à des populations victimes de conflits ou de catastrophes naturelles ; de par leur dessein, ils peuvent être assimilés à des oasis de paix au milieu d’un paysage de chaos. L’aide humanitaire sur le terrain tente de coller aux exigences de la réalité. Elle est donc en évolution permanente en fonction des besoins exprimés, des réponses apportées et des innovations dans l’administration de l’appui apporté aux populations. Les ONG, d’après les témoignages que nous avons pu recueillir, acceptent de se remettre en question, en témoignent les systèmes d’expression des besoins et des demandes par SMS mis en place pour permettre aux populations d’interagir avec les principales ONG sur les terrains de crise. C’est en s’appuyant sur des grilles de lecture toujours renouvelées qu’elles adaptent leurs actions.

L’interactivité plus grande semble permettre aux acteurs humanitaires d’apprendre des réfugiés, qui, pour beaucoup dans un pays comme le Mali, n’en sont malheureusement pas à leur premier exil forcé. La réponse que les acteurs humanitaires apportent est donc le résultat d’une interaction et d’une compréhension plus fine basée sur un échange, ce qui participe également de la responsabilisation des réfugiés.

Mais à ce stade du conflit, la volonté des Maliens est certes de quitter les camps et de rentrer dans leur village d’origine, mais surtout de voir le pays recouvrer un semblant de stabilité. Ousmane Maïga, enseignant à Tombouctou et déplacé depuis 2012, espère que justice sera rendue et que la paix sera rétablie : « Nous pouvons pardonner, mais il faut que justice soit faite »[35]. Les ONG commencent à réfléchir à l’aide de longue durée, nécessaire à la reconstruction du pays. Pour sa part, l’Ecole de la Paix entend intervenir au Mali et apporter les outils d’une éducation à la paix dont les enfants du pays semblent avoir besoin. L’éducation à la tolérance, au respect et à la paix nous apparait être un des piliers essentiels de la reconstruction pérenne d’une société malienne basée sur le respect de tous et propre à permettre à chaque individu de participer pleinement; c’est par la construction individuelle du vivre-ensemble que la cohésion sociale pourra se réinventer au Mali.

 

 

Sources

ACTED, « Etude socio-économique des réfugiés maliens, camp d’Abala, Niger », Juin 2012, Paris

BLANCHARD Emmanuel, « Externaliser pour contourner le droit », Projet, 2009/1, N°308, p 62-66

CALDERAC Yann, « L’espace du camp. Une lecture concentrationnaire des townships d’Afrique du Sud », Tracés. Revue de Sciences humaines, 2002, p 2

CICR, « Principes Directeurs relatifs au déplacement interne », Revue Internationale de la Croix-Rouge, 1998

IRIN, « Mauritanie: Des solutions aux grands camps de réfugiés », Bassikounou, 5 juillet 2012

IRIN, « Tombouctou : les déplacés », 24 juin 2013

Médecins du monde, « Echoués dans le désert, avril 2013

Monde Diplomatique, « Récréer la vie dans les camps de réfugiés », 26 juin 2012

Observatoire des situations de déplacement interne, « Les Maliens qui fuient le conflit se battent pour trouver sécurité et assistance », 21 janvier 2013

OCHA, Fiche Mali, « aperçu global », 20 juin 2013

Organisation de l’Unité Africaine, « Convention de l’UA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique », Article 1, septembre 1969, Addis-Abeba

PALITZA Kristin, « Des violences basées sur le genre ruinent le camp de réfugiés », IPS, 2010. Disponible : http://ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=6136

RODIER Claire, « Des zones de droit, mais non de liberté », Projet, 2009/1 n° 308, p. 57-61

UNHCR, Fiche d’information sur le camp d’Abala, avril 2013

Vivre-ensemble,” What does it mean to be a refugee?” 20 juin 2013. Vidéo disponible sur : http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2013/06/20/quest-ce-que-cela-signifie-de-vivre-dans-un-camp-de-refugies/

VOLDMAN Danièle, « Compte-rendu de Michel Agier, Gérer les indésirables. Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire, 2008 », Le Mouvement Social

 

Merci à Pilar Chavese, Hugo Reichenberger et Farid Saïdane pour avoir répondu à nos questions

 


[1] Charlotte Arnaud est étudiante en Master 2 à l’Institut d’Etudes Politiques de Lille, où elle étudie les relations internationales. Elle s’intéresse particulièrement à la thématique du vivre-ensemble et de la résolution des conflits en Afrique.

[2] Pour en savoir plus sur la crise malienne et les rivalités entre ethnies, lire l’article de Théotime Chabre : « De quoi l’Azawad est-il réellement le nom ? », Territoire de Paix, Décembre 2012, Grenoble. Disponible : http://territoires.ecoledelapaix.org/reflexions/notes/azawad-chabre

[3] Organisation de l’Unité Africaine, « Convention de l’UA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique », Article 1, septembre 1969, Addis-Abeba

[4] Pour plus d’information, infographie « La crise malienne ». Disponible : LIEN

[5] OCHA, fiche Mali, »aperçu global », 20 juin 2013

[8] Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Convention relative au statut des réfugiés, 1951, Préambule

[9] CICR, « Principes Directeurs relatifs au déplacement interne », Revue Internationale de la Croix-Rouge, 1998

[10] George PIERRE, Fernand VERGER, Dictionnaire de la géographie, PUF, 4ème édition, février 2013

[11] Yann CALBERAC, « L’espace du camp. Une lecture concentrationnaire des townships d’Afrique du Sud », Tracés. Revue de Sciences humaines, 2002, p 2

[12] Danièle VOLDMAN, « Compte-rendu de Michel Agier, Gérer les indésirables. Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire, 2008 », Le Mouvement Social, p 2

[13] Idem, p 2

[14] Claire RODIER, « Des zones de droit, mais non de liberté », Projet, 2009/1 n° 308, p. 57-61

[15] UNHCR, Fiche d’information sur le camp d’Abala, avril 2013

[16] Pour plus d’informations sur l’organisation du camp d’Abala, voir article :

[17] L’IRIN est un service du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unie (OCHA). Son rôle est de suivre l’actualité internationale et de fournir des analyses sur les problématiques humanitaires

[18] IRIN, « Mauritanie: Des solutions aux grands camps de réfugiés », Bassikounou, 5 juillet 2012. Disponible : http://www.irinnews.org/fr/report/95802/mauritanie-des-solutions-aux-grands-camps-de-r%C3%A9fugi%C3%A9s

[19] Médecins du monde, « Echoués dans le désert, avril 2013, p 11

[20] Nous avons échangé avec M. Hugo Reichenberger lors d’un entretien téléphonique, le 19 juillet 2013

[21] C’est le cas des
camps accueillant les déplacés birmans de confession musulmane à Meiktila, ville située au centre du pays. Les forces de police gardent l’entrée du camp, duquel il est difficile de sortir

[22]  En Jordanie par exemple, le camp de Jerash existe et accueille des réfugiés depuis maintenant plus de trois générations. Source : France 24, Dans les camps de réfugiés, les musulmans birmans craignent toujours les violences, avril 2013. Disponible : http://observers.france24.com/fr/content/20130424-camps-refugies-meiktila-musulmans-birmanie

[23] Nous avons rencontré Farid Saidane lors d’un entretien à l’Ecole de la Paix, le 15 juillet 2013

[24] ACTED, « Etude socio-économique des réfugiés maliens, camp d’Abala, Niger », Juin 2012, Paris, p 12-13

[25] Site du UNHCR, « Au Niger, d’un camp de réfugiés maliens, une voix se fait entendre ». Disponible : http://www.unicef.org/french/infobycountry/niger_69684.html

[26] UNHCR, Violence sexuelle à l’encontre des réfugiés – Principes directeurs concernant la prévention et l’intervention, 8 mars 1995, Genève. Disponible : http://www.refworld.org/docid/47fdfb2c0.html

[27] UNHCR, La violence sexuelle et sexiste contre les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées. Principes directeurs pour la prévention et l’intervention, mai 2003, Genève. Disponible : http://www.refworld.org/pdfid/41388ad04.pdf

[28] Kristin PALITZA, « Des violences basées sur le genre ruinent le camp de réfugiés », IPS, 2010. Disponible : http://ipsinternational.org/fr/_note.asp?idnews=6136

[29] Le terme Bellas est un exonyme, c’est-à-dire que les Touaregs ne se reconnaissent pas en cette dénomination, il faut donc le manier avec prudence pour en pas tomber dans l’ethnocentrisme.

[30] ACTED, op cité, p 12

[31] Vivre-ensemble,” What does it mean to be a refugee?” 20 juin 2013. Vidéo disponible sur : http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2013/06/20/quest-ce-que-cela-signifie-de-vivre-dans-un-camp-de-refugies/

n[32] Entretien avec Hugo Reichenberger

[33] Entretien avec Hugo Reichenberger

[34] En Jordanie, certains cas de discriminations de la part des organisations humanitaires ou des militaires ont été recensés ; ces comportements isolés viennent compromettre la crédibilité de leur action auprès de l’opinion internationale mais également des populations.

[35] IRIN, « Tombouctou : les déplacés », 24 juin 2013. Disponible : http://www.youtube.com/watch?v=B2Xign9NnGU

[36] IRIN, « Tombouctou : les déplacés », 24 juin 2013. Disponible : http://www.youtube.com/watch?v=B2Xign9NnGU