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LOGEMENT. Cabrini Green et les dilemnes politiques de l’habitat social à Chicago
Par Alice Laurent. La question du logement occupe le devant de l’agenda politique en période de crise puisqu’il cristalise la question de la place de l’individu dans la société. Condition essentielle de l’insertion et facteur primordial de la qualité de vie, le logement social représente l’ambition d’une collectivité solidaire bien que dans sa mise en oeuvre, la volonté politique échoue parfois. Alice Laurent s’est penchée sur le cas de Cabrini Green, à Chicago.
Le 26 janvier 2007, le Time publiait un article choc sur l’ensemble de Cabrini Green, le plus grand ensemble de logements sociaux du pays, situé au cœur de Chicago.
Le reportage décrit l’angoisse des mères de famille vivant dans des logements insalubres, rongées par la peur de ne pas voir leurs enfants renter de l’école, victimes potentielles de la violence qui sévit dans les immeubles de ce ghetto afro-américain du centre-ville. Quatre ans plus tard, en mars 2011, tombe la dernière tour de Cabrini Green. Que reste-il du quartier ?
Construite après guerre, Cabrini est alors représentative de la nouvelle impulsion donnée au public housing par les politiques dites d’urban renewal, le renouvellement urbain ; elle est aujourd’hui représentative des échecs différents échecs de ces programmes américains de rénovation. Le quartier est, en quelque sorte, emblématique du destin et de l’histoire des centres-villes américains. Un passé industriel source de captation de populations a peu à peu laissé place à une paupérisation massive à mesure des mutations profondes du tissu économique et de la structure de l’emploi. Aujourd’hui, la transformation des usages des villes tout autant que la rénovation des centres-villes en pôles d’attractivité accroit la tension sur l’espace à bâtir. Dès lors, les ensembles sociaux, auxquels les municipalités successives n’ont su apporter de réelles réponses face à la multiplicité des problèmes rencontrés, font l’objet de convoitises multiples. Cabrini-Green n’échappe pas à ce mouvement.
De Little Hell à Cabrini Green, un retournement urbain, économique et social
L’année 1830 signe l’acte de naissance de la ville de Chicago, Illinois : vingt ans plus tard, une communauté, majoritairement d’origine irlandaise, s’installe légèrement au Sud, à l’emplacement du futur quartier de Cabrini Green. Le premier surnom de ce lieu iconique est « Little Hell », donné en référence aux flammes et fumées impressionnantes produites alors par des puits de gaz situés non loin. Bientôt, ce surnom est confirmé par la violence qui s’y déchaine au début du XXème siècle.
L’angle de West Oak Street et Milton avenue est connu sous
le nom de « Death Corner », le coin de la mort, théâtre d’une centaine de meurtres inexpliqués. Ces derniers sont en partie liés au grand banditisme de l’époque de la prohibition, ainsi qu’aux gangs et mafieux italiens. L’affrontement entre le gang de Guiseppe « Joe » Aiello et celui d’Al Capone est resté mythique, immortalisé par l’imaginaire populaire ainsi que par le cinéma, via le Scarface de Howard Hawkes, sorti en 1937, ou encore Les Incorruptibles de Brian de Palma, sorti en 1987 et figurant Robert de Niro dans le rôle titre.
Mais plus qu’un quartier violent, Little Hell est un îlot bien distinct au sein de la mer qu’est le centre de Chicago. Dès 1950, Harvey Zorbaugh, professeur de sociologie, montre dans une étude le contraste déjà prégnant à l’époque entre le quartier et celui, mitoyen et bien plus aisé, de Gold Coast par exemple. Cette différenciation spatiale très forte est encore d’actualité aujourd’hui. Enfin, c’est aussi dans ce quartier que sont construits les premiers logements à loyer modéré, gérés et financés par la philanthropie : les Marshall Field Apartments.
Pendant les années 1930, parallèlement à la crise économique qui touche de plein fouet le pays, un véritable basculement va s’effectuer dans ce quartier. Little Hell va être détruite, et un nouveau projet doit la remplacer, les Cabrini Frances Row Houses : nommées d’après la première afro-américaine canonisée et initialement destinées aux vétérans. Ainsi va naitre petit à petit Cabrini Green, qui ne prendra ce nom qu’à la fin de sa construction en 1962. Ce projet est porté par un tout nouveau organisme, la CHA (Chicago Housing Authority), qui a en charge du logement public, jusqu’alors laissé aux mains de quelques philanthropes privés.
Ce retournement n’est pas sans lien avec le développement, à la même époque, de l’Ecole de Chicago. La ville est le berceau de ce courant de pensée en sociologie, qui va entre autres développer des théories cherchant à comprendre les maux sociaux, tels que l’alcoolisme, la promiscuité sexuelle, la criminalité. Un des principaux thèmes de recherche a attrait au concept de la déviance qui conçoit le crime comme une forme de pathologie, poussant le sujet à ne pas respecter les règles d’une société saine : ce dernier devient alors déviant.
Or cette époque est aussi celle d’un racisme et d’un certain ségrégationnisme envers les populations afro-américaines, qui comptent, tout du moins en général, parmi les plus pauvres de la société, n’ayant pas ou peu accès à la propriété ou à une éducation poussée. Si les row houses de Cabrini ne leur étaient à l’origine pas destinées. Pourtant, ses extensions, les Cabrini Extension towers de 1958, surnommées les « Whites », et les William Green Homes de 1962, surnommés les « Reds », seront investies par les afro-américains.
Cabrini Green, qui à son summum comptera près de 3 600 logements pour plus de 15 000 habitants s’est donc construite, et va continuer à se construire sur la base de l’aveu d’une triple inégalité : raciale, sociale et économique.
Cabrini en étau entre ségrégation, inégalités et criminalités
Le complexe peut alors être abordé sous l’angle double des inégalités et de la ségrégation. Cabrini devient le lieu où l’on loge ceux qui restent en marge de la société d’après guerre. Loïc Wacquant s’est longuement penché sur ces questions, travaillant principalement sur Chicago. Il y observe les effets des politiques dites néolibérales sur cette modalité de l’exclusion raciale que sont les ghettos américains. S’y développent le paupérisme, le chômage, l’exclusion économique qui, prenant des proportions indécentes, renvoient à ce qu’il nomme une « hyper-ghettoisation ». Les populations Noires et dans le besoin sont concentrées dans l’espace urbain, et du même coup marginalisées. A Cabrini, un tiers des familles sont conduites par des femmes, la moitié de la population survit sur l’aide sociale, le « welfare », et la majorité des adultes n’ont ni diplôme, ni emploi.
Mais le hiatus aujourd’hui béant entre les ghettos tels que Cabrini et le reste de Chicago n’était pas présent dans de telles proportions aux débuts. Des éléments clefs et des changements structurels ont précipité le déclin de ces ensembles, bien que ces derniers, dans leur conception comme dans leur construction, présentaient le terreau permettant un tel déclin.
Dans les années 1950, les ghettos de Chicago présentent un taux de chômage quasi identique au reste de la ville. Le mouvement de désindustrialisation des années 1960 et 1970 touche toutes les villes de l’Industrial Belt, renommée dès lors Rust Belt. L’économie urbaine se décentralise, l’emploi compétitif se développe, porté par l’emploi sous payé et flexibilisé.
A Chicago, les émeutes de 1968, faisant suite à l’assassinat de Martin Luther King, redoublant de violence en 1970, parachèvent le tableau Le « white flight », la fuite des populations blanches des centre villes vers les banlieues en général, fuite des ensembles du public housing en particulier, atteint son summum.
Petit à petit, les ghettos glissent de ce que Wacquant nomme le ghetto « organisé » vers « l’hyper ghetto », où l’exclusion raciale, sociale et économique est des plus radicales.
La criminalisation de l’espace va s’ensuivre, résultant de ce triple abandon. Economies souterraines et guerres d’appropriation du territoire entre gangs deviennent le quotidien du quartier. Au début des années 1980, suite à des mois particulièrement sanglants, le maire de Chicago, Jane Byrne, s’installe dans une des tours de Cabrini. Ce franchissement tout à fait symbolique d’une véritable frontière urbaine sera de très courte durée, et ne sera retenu que comme un acte de communication politique : l’élue ne restera que quelques semaines, terrée comme dans un bunker.
Certains vont alors se demander si Cabrini ne serait pas une zone de non-droit : mais un non-droit pour qui ? Cette expression peut être comprise comme un lieu
où le droit n’est pas respecté, où la loi n’est pas exercée. Mais aussi comme un lieu de non-droit pour ses habitants, à l’heure où l’on rappelle et réaffirme des notions telles que le droit à la sécurité, à des conditions de vies décentes permettant à chacun de se réaliser et de prospérer. Ancré dans l’espace urbain, certains parlent enfin de droit à la ville : le non-droit est donc fondamentalement pluriel.
De perpétuelles mutations : à la recherche d’un équilibre entre contrôle social de la pauvreté, gentrification et démolition.
Cabrini est aussi un quartier qui a vu se succéder les politiques d’aménagement et de rénovation urbaine. Né sous l’impulsion des programmes dits « d’urban renewal », il sera aussi une cible phare de Hope VI, mené par l’administration Clinton et visant, plus qu’une mixité raciale, une mixité sociale basée sur le revenu, ainsi que de Choice Neighborhoods de l’administration Obama. Chacun essaye d’apporter des réponses, à défaut de solutions, aux problèmes qu’aura induits le précédent programme.
Dès la construction de Cabrini Frances Row Houses, l’objectif est très clairement celui de la fonctionnalité. Ces petits bâtiments ramassés, identiques et alignés, doivent loger à moindre coût. Cette volonté de construire un habitat fonctionnel se renforce lorsque s’élèvent les high-risers : l’architecture des Whites comme des Reds tient de la rationalisation du logement social, à commencer par leur taille imposante. Les appartements sont au contraire exigus, et par gain de place, les couloirs sont insérés non pas au centre mais sur le pourtour de chaque étage, à ciel ouvert, les habitants rentrant chez eux comme au motel.
Cette architecture va par la suite évoluer, mais pas dans le sens positif du terme, les dégradations étant bien plus courantes que les réparations. Le bâti marqué par le temps et la vie agitée du quartier devient insalubre et les conditions de vie empirent au fur et à mesure que la population se coupe et est coupée du reste de la ville. La décision de déconstruire va faire son chemin au sein du CHA, et va intervenir petit à petit : les premières démolitions interviennent en 1995.
Mais déconstruire implique aussi une reconstruction. Le centre de Chicago est depuis deux décennies la cible de programmes de réhabilitation tendant à redynamiser l’espace, d’un point de vue notamment économique. S’y superpose la gentrification, soit le phénomène très américain de retour des populations blanches aisées ou de classe moyenne dans les centres-villes. Traduire ce terme par « embourgeoisement » rajoute au terme un ton désuet qui ne lui correspond pas. Cabrini n’est donc pas que détruite, elle est aussi transformée en profondeur. A terme, seules les Cabrini Frances Row Houses resteront debout, étant, d’un niveau architectural, les plus compatibles à accueillir une population qui va progressivement changer. Les high-risers sont démolis uns à uns, et les habitants qui retrouvent une place dans les nouveaux logements de type « mixed income building », visant une mixité des salaires entre les différents résidents, sont soumis à des règles draconiennes qui, si elles sont brisées, leur valent l’éviction immédiate du parc des logements sociaux de la
ville.
En mars 2011, la tour du 1230 N. Burling est la dernière à être amenée à terre : le quartier continue sa mue.
Des solidarités sociales précaires : une inégalité de plus, celle du capital social.
Face à la déconstruction, certains protestent en en appelant aux liens sociaux construits et présents au sein du ghetto qui se verront détruits. Les habitants avaient donné des surnoms aux bâtiments, un des signes forts d’une appropriation de l’espace. Ils n’habitaient pas dans l’immeuble 1245 ou 1624, mais dans « Scamp Life » ou « Tha Big O ».
Si de réels schémas d’appartenance au lieu se sont évidemment construits au cœur de Cabrini, cette solidarité est en partie prétendue, fantasmée et loin d’être idyllique. Wacquant met en avant dans l’une de ses études concernant le quartier que la criminalité sape les solidarités locales. Elles sont remplacées par des rapports sociaux d’appartenance aux gangs, mais ceux-ci n’ont rien d’enviable, de pacifique, ni même de solidaire au sens premier du terme. Les noms donnés aux bâtiments l’étaient d’ailleurs par ces gangs, pas par les habitants eux-mêmes. Renommer ainsi ces bâtiments répond à de forts schémas d’appropriation, dans un contexte de guerre de contrôle des immeubles, potentiels marchés pour leurs économies souterraines.
Et d’un point de vue plus large, lorsque l’on se penche sur le capital social des habitants, on se rend compte qu’ils sont plus divorcés, ont moins d’amis, de relations avec leurs familles que d’autres habitants de quartier difficiles de Chicago.
Certes, la déconstruction ne s’est pas déroulée dans un contexte de soutien total des habitants, mais non pas à cause de leur refus de quitter leur foyer. La peur est celle d’être relogés, déplacés dans un ensemble un peu moins grand, un peu moins visible, un peu plus loin des quartiers riches et gentrifiés, mais toujours aussi exclu. Peur d’être à nouveau écartés de la société. Si certains habitants parlaient de leur Cabrini comme d’un « Soul Coast on the Gold Coast », en référence ainsi qu’en opposition au quartier voisin très aisé, on pouvait comprendre ce surnom positivement, image de l’âme plus forte, plus importante que l’argent. Mais aussi négativement, comme une côte sur laquelle viendraient s’échouer ceux qui, rejetés du quartier riche et de toute richesse en général, n’ont plus que leur âme en bagage.
Imaginaire et représentations collectives : famous and infamous Cabrini
Quelque chose de Cabrini tel qu’il était survivra aux démolitions, au travers de la mémoire collective de ses habitants. Mais aussi via les représentations de ceux qui n’y ont pas vécu, qui n’y sont jamais venus, et qui pourtant associent des images bien précises à cet ensemble qui, en quelque sorte, est entré dans l’histoire par le biais des mythes urbains. Hors de ses murs, Cabrini est perçue, et son image véhiculée comme celle d’un quartier à la fois fameux et in-fameux.
Une dichotomie assez claire, dont la part négative renvoie à l’archétype du ghetto afro-américain rongé par le crime et la pauvreté. Lorsque l’on parle des échecs du public housing et des programmes d’urban renewal, il est l’exemple. De même concernant la criminalité en gangs. Le quartier est le porte étendard de
toutes les rénovations qui ont déraillé, et cette vision est tout à fait palpable dans le cinéma et à la télévision. Si le nom de Cabrini n’y est pas toujours évoqué, les tours symboliques et très reconnaissables apparaissent souvent en décor, comme dans la série The Good Times ou dans le film Cooley High, sorti en 1975. Le quartier a aussi servi de toile de fond à un film d’horreur sorti en 1992, Candyman, brûlant de références à la violence entre habitants et se terminant en un grand feu purificateur et destructeur. Seul dénouement dramatique possible dans le film, on peut aussi le percevoir comme une métaphore de la déconstruction qui commence alors. Mais vue de l’extérieur.
Cabrini est aussi perçu comme fameux, famous, au sein d’une culture populaire apparue en même temps que ses murs. Dans le milieu du hip-hop, à l’origine afro-américain, et plus particulièrement dans les textes de rap, les références au quartier sont nombreuses et diverses. Exemple parmi tant d’autres, Tha Carter, surnom d’un des bâtiments des « Whites », est aussi le titre d’un album de Lil Wayne, sorti en 2004. Pourtant, le rappeur n’y a jamais vécu. Cette réappropriation par la rap-culture est comme une revendication, un pied de nez à son « infameusté ».
Mémoire collective : les murs aussi se souviennent
Une dernière approche de ce quartier peut être celle des murs de Cabrini qui eux aussi parlent et véhiculent des représentations : ils nous racontent l’histoire des inégalités qui s’y sont jouées, qui s’y jouent, mais aussi de plus petites histoires, légères ou tragiques.
Les graffitis, tout d’abord, sont autant de marques d’appartenance liées aux gangs qui se répartissent le territoire urbain. Mais d’autres formes de marques interviennent en appelant à la mémoire collective : des rues ont été renommées suite à des drames, comme celui de la mort de Dantrell Davis. Le 13 octobre 1993, ce garçon de 7 ans est tué par balles sur le chemin de l’école, à 100 mètres de chez lui. L’émotion est intense chez les habitants, et aujourd’hui, si les immeubles qui ont vu le drame ont été démolis, subsiste la plaque commémorative portant son nom.
Mais ces deux types de marques ne sont pas l’œuvre des habitants eux-mêmes qui, comme bien trop souvent, ne sont pas assez écoutés, ou tout du moins écoutés en tant qu’habitants. C’est cette tendance que l’artiste Jan Tichy a voulu renverser. Il donne la parole aux anciens résidents de la tour 1230 North Burling lors de sa démolition : alors que le jour les grues rongent petit à petit le bâtiment, la nuit les façades s’illuminent de l’intérieur grâce à des LEDS disposées derrière les fenêtres. Ces LEDS clignotent toutes selon un schéma unique, correspondant à la transcription en signaux de poèmes écrits par les jeunes qui vivaient dans l’immeuble.
Ecrits lors d’ateliers encadrés par les élèves de la School of the Art Institute of Chicago, les poèmes parlent de ce qu’est une maison, des difficultés comme des joies, de la peur de partir. Ils sont consultables sur le site internet de ce très beau projet (ici)
Et comme le dit Zia Jael dans son poème : « This is a new beginnig, but it’s so dang scary ! ».
SOURCES
Loic Wacquant, »
Crafting the Neoliberal State : workfare, prisonfare and social insecurity », Sociological Forum n°2, juin 2010.
« The cost of racial and class exclusion in the Inner-city, » Annals of the American Academy of Political and Social Science, 2005.
The penalisation of poverty and the rise of neoliberalism, European Journal on Criminal Policy and Research, 2001.
Harvey Zorbaugh, The Gold Coast and the Slum: A Sociological Study of Chicago’s Near North Side, 1929.
Colloque « Engagements et Tensions autour de la rénovation urbaine », 25 et 26 janvier 2013, ENSA Paris-Val de Seine.
Cyril Cosme, Politique de la ville, l’expérience américaine, rapport pour le centre d’analyses stratégiques, 2012 (consultable ici)
Elizabeth Taylor, « In Chicago: raising children in a battle zone« , Time, 26 janvier 2007 (consultable ici)
Ben Austen, « The Last Tower, the decline and fall of public housing », Harpers magazine, mai 2012 (consultable ici)
Pat Curry, « Last Cabrini Green high-rise coming down today », Chicago Tribune, 30 mars 2011 (consultable ici)
Laurence Vale, « Housing Chicago: Cabrini Green to Parkside of Oldtown », The Design Observer Group, 2012 (consulatable ici)
http://www.rapdict.org/Cabrini-Green
http://chicagoantieviction.org/
http://www.cityofchicago.org/city/en.html
Et une sélection de photos pour en voir plus : http://www.flickriver.com/photos/metroblossom/tags/cabrinigreen/